CEA 2018 : L’intégration énergétique en Afrique est cruciale pour l’intégration régionale et le commerce

Kigali, Rwanda, le 6 décembre 2018 (CEA) – L’intégration énergétique en Afrique est cruciale pour catalyser l’intégration régionale, tandis que le commerce intra-africain permet de réduire la détérioration de l’environnement, deux nouvelles études dévoilées lors de la Conférence économique africaine de 2018 à Kigali, au Rwanda, révélées.

Les études ont été menées séparément pour couvrir les pays de la CEDEAO dans le cas de l’intégration régionale et de l’énergie et 46 pays concernés pour l’étude sur l’intégration économique et l’environnement.

Dans une communication intitulée Intégration régionale et viabilité énergétique en Afrique : Étudier les défis et les perspectives de la CEDEAO, Opeyemi Akinyemi indique que l’intégration régionale a un rôle crucial à jouer pour améliorer la viabilité énergétique en tant qu’infrastructure essentielle pour le développement du continent.

« Des efforts et des initiatives sont mis en place pour renforcer l’intégration des systèmes et des ressources énergétiques dans la CEDEAO. Cependant, des obstacles politiques comme économiques continuent d’entraver la mise en œuvre », dit-il.

Les résultats de l’étude révèlent que l’intégration énergétique présente des perspectives et des avantages pour la région.

L’intégration régionale, dit M. Akinyemi, peut renforcer le secteur énergétique africain grâce au développement du capital humain, à l’adoption d’un réseau et d’institutions d’infrastructures communes et à un cadre politique et réglementaire harmonisé pour une intégration harmonieuse entre les pays membres.

« Il est recommandé de donner la priorité à l’économie politique entourant l’intégration régionale de l’énergie dans les États membres afin de garantir une volonté politique positive pour réaliser rapidement les objectifs fixés. En outre, l’investissement dans le capital humain pour gérer les nombreux projets et ressources et on n’insistera jamais trop sur le maintien des installations », indique-t-il.

« Évaluer l’ampleur de l’intégration régionale pour la durabilité énergétique est essentiel pour soutenir la productivité des entreprises dans un modèle vert ou à faible émission de carbone, de manière à augmenter également le niveau des flux commerciaux intra régionaux ».

L’insuffisance de l’approvisionnement en énergie continue de peser sur la production manufacturière et industrielle de la région, ce qui a une incidence sur le volume des échanges internationaux.

M. Akinyemi déclare que pour atteindre l’Objectif 7 des Objectifs de développement durable des Nations Unies, la région doit mettre au point un modèle d’intégration énergétique réalisable qui puisse améliorer la sécurité énergétique et stimuler la croissance et le développement économiques.

« Cela nous semble être un moyen viable d’accélérer les progrès dans la région en particulier et sur le continent en général », ajoute-t-il.

Dans l’intervalle, les résultats d’une nouvelle étude montrent que commerce et environnement se renforcent mutuellement. Les résultats montrent que le commerce intra-africain freine la détérioration de l’environnement. Les efforts actuels qui visent à promouvoir et à faciliter l’intégration régionale par le commerce doivent donc continuer à protéger l’environnement du continent africain.

Les résultats de l’étude ont été dévoilés par Atif Awad dans une présentation intitulée, « L’intégration économique nuit-elle ou profite-t-elle à l’environnement » lors de la Conférence économique africaine de 2018, à Kigali, au Rwanda ?

« Comme nous nous y attendions, les résultats de cette étude sont substantiels et ont des implications politiques significatives pour les économies examinées, ainsi que pour les blocs économiques régionaux, le commerce international et les organisations environnementales », informe Mme Awad.

Les résultats sont également impératifs pour les recherches futures, car il est prévu que cette étude ouvre d’autres pistes de recherche.

Par exemple, bien que les résultats montrent que le commerce intra-africain est bénéfique pour la qualité de l’environnement de l’Afrique, l’importante question à étudier ultérieurement consiste à déterminer le canal exact par lequel le continent a eu cet impact optimiste.

Des études complémentaires sont également nécessaires pour étudier l’impact du commerce sur la qualité de l’environnement résultant du commerce mondial avec celui du commerce intérieur. Mme Awad ajoute que des études spécifiques supplémentaires sur la validité de l’effet « Paradis pour les pollueurs » et du phénomène « Nivellement par le bas » dans le contexte de l’Afrique sont également nécessaires.

M. Ojijo Odhiambo, Conseiller économique principal auprès du PNUD au Nigéria, déclare : « Ce sont deux très bons documents dont les résultats sont étayés par des données nous montrant que le commerce intra-africain freine la détérioration de l’environnement et que plus les pays s’intègrent sous forme d’énergie, plus ils favorisent l’intégration régionale ».

La Conférence économique africaine de 2018 s’est tenue sous le thème, « Intégration régionale et continentale pour le développement de l’Afrique ».


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