Kigali, Rwanda, le 4 décembre 2018 (CEA) – L’édition 2018 du Rapport sur le développement durable de l’Afrique appelle les gouvernements africains à accorder la priorité aux investissements dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’urbanisation afin de tirer parti des résultats en matière de santé et de la productivité des citoyens du continent.
Le rapport semestriel élaboré conjointement par la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement, indique que la proportion des Africains ayant accès à de l’eau potable, à l’exclusion de l’Afrique du Nord, est de 23,7% ; à peine le tiers de la moyenne mondiale estimée à 71%.
Pour améliorer la situation, les gouvernements doivent renforcer leurs capacités en matière de planification et de gestion urbaines afin de libérer le potentiel des villes africaines et de surmonter les défis émergents, notamment le changement climatique, la sécheresse et les inondations.
Les conclusions du rapport sur les Objectifs de développement durable 2018 ont été dévoilées par le Directeur de la Division de la politique macroéconomique de la CEA, Adam Elhiraika et ont été longuement discutées par les participants, à la Conférence économique africaine organisée par la CEA, la BAD et le PNUD à Kigali, au Rwanda.
« Nous devons renforcer les capacités et intégrer la planification urbaine dans la planification du développement national afin de libérer le potentiel de transformation des villes africaines pour générer une prospérité économique inclusive et durable », déclare M. Elhiraika, ajoutant qu’il faut investir dans les données et l’analyse des tendances urbaines et des impacts du social. Les dimensions économique, environnementale et du développement durable sont également cruciales.
Pour sa part, Chidozie Emenuga, Économiste en chef à la BAD, dit : « L’accès à l’eau potable et à de meilleures installations sanitaires s’améliore, mais reste très faible en Afrique. Il est nécessaire d’intégrer l’urbanisation dans la planification du développement national, d’assurer la cohérence des politiques entre les politiques urbaines et les politiques macro-économiques et de développer davantage de données sur les domaines économique et environnemental ».
« Le potentiel des villes et des agglomérations urbaines à croissance rapide pour stimuler la croissance économique et l’inclusion sociale n’a pas été pleinement exploité. Nous devons exploiter le potentiel de l’urbanisation en offrant des incitations aux investissements dans l’assainissement, les énergies renouvelables et l’amélioration de l’accès à l’électricité ».
Ayodele Odusola, Économiste en chef et Responsable de la stratégie et de l’analyse au Bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’Afrique, indique que le renforcement des systèmes de science, de technologie et d’innovation constitueront un levier vital pour le développement des villes sur le continent.
« Les systèmes d’innovation robustes qui entraînent l’urbanisation et l’assainissement nécessitent des infrastructures solides qui relient la communauté scientifique et les chercheurs au secteur privé et au gouvernement. Cela est essentiel pour la réalisation des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 », dit M. Odusola.
Le rapport des ODD de 2018 montre que des pays tels que le Kenya, le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie, qui se distinguent par la science et l’innovation en Afrique, investissent une part relativement plus importante de leur PIB dans la recherche et le développement que leurs pairs.
Ces pays incitent également davantage le secteur privé à mener des recherches que la majorité des pays africains.
L’AEC s’achève ce mercredi.
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