Victoria Falls, Zimbabwe, le 27 novembre 2018 (CEA) – L’Afrique doit s’unir et travailler dur pour renverser les systèmes d’infrastructures coloniaux qui favorisaient l’extraction de richesses agricoles et minérales rentables aux fins d’exportation aux dépens des communautés locales et du continent », déclare ce lundi, le Ministre des transports et du développement des infrastructures du Zimbabwe, Joel Biggie Matiza.
Prenant la parole lors de la séance d’ouverture de la semaine du PIDA 2018 à Victoria Falls, M. Matiza dit que pour que l’Afrique puisse se développer et s’intégrer pleinement, il est nécessaire que le continent se concentre sur le développement des infrastructures, en particulier des projets transfrontaliers, afin de garantir une compétitivité pour faire la différence.
« Historiquement, les pays africains ont hérité d’infrastructures sous-développées axées sur le transport export-import plutôt que de se concentrer sur la transformation et le renforcement de la capacité de production locale, ainsi que sur la promotion du commerce intra-africain. C’est la raison pour laquelle nous voulons inverser cet héritage et en tant que continent, nous avons tracé une nouvelle trajectoire à travers le PIDA, un tournant que nous devons suivre pour garantir la transformation de la situation actuelle », indique-t-il.
M. Matiza salue les efforts du PIDA qui tente de combler le déficit en infrastructures de l’Afrique. Il informe que la Semaine du PIDA offre aux décideurs, développeurs de projets, secteur privé, monde universitaire et à la société civile une occasion précieuse d’échanger leurs points de vue et de proposer des solutions pour la mise en œuvre de projets d’infrastructures régionales sur le continent.
« Le PIDA est une initiative tellement vitale, non seulement en tant que moteur du commerce intra-africain, mais peut-être plus important en tant que plate-forme plus large pour encourager les investissements », fait-il savoir.
Pour sa part, M. Ibrahim Assane Mayaki, Directeur général de l’Agence du NEPAD, dit que l’Afrique doit accélérer le développement de projets d’infrastructures transfrontalières pour s’intégrer pleinement. Il précise que beaucoup de progrès ont été accomplis depuis l’adoption du PIDA par les dirigeants africains en 2012.
« Nous reconnaissons que les solutions optimales aux problèmes continentaux résident dans l’intégration régionale. Nous y arrivons progressivement, mais nous devons accélérer la mise en œuvre si nous voulons une intégration régionale. Ce n’est pas une question de manque de ressources financières, c’est une question de manque de projets bancables et de règles rigoureuses. Certaines tâches domestiques sont à effectuer », informe M. Mayaki, ajoutant que la gouvernance locale, nationale et régionale est la clé du succès que l’Afrique recherche en comblant ses lacunes en infrastructures.
Défis
Le Commissaire aux infrastructures et à l’énergie de l’Union africaine, M. Amani Abou-Zeid, dit que les faibles niveaux d’infrastructures sur le continent posent l’un des plus grands défis au Programme d’industrialisation et de développement en Afrique, qui a un impact négatif sur la compétitivité et la participation de l’Afrique aux marchés mondiaux.
Selon la Banque mondiale, le mauvais état des infrastructures en Afrique subsaharienne en ce qui concerne l’électricité, l’eau, les routes et les TIC réduit la croissance économique nationale de 2% par an et réduit la productivité de 40%.
« Répondre aux besoins en infrastructures de l’Afrique et développer des services d’infrastructures rentables nécessitent des investissements importants », informe le Commissaire, ajoutant que le continent doit transformer ses défis en développement d’infrastructures en une opportunité.
Le déficit de financement en Afrique pour le développement des infrastructures est estimé entre 130 et 170 milliards de dollars américains par an.
« Malgré des investissements encourageants dans les infrastructures, à hauteur d’environ 75 milliards de dollars américains par an, aux niveaux national et international, il est nécessaire d’accroître considérablement les investissements dans les infrastructures sur le continent », ajoute M. Abou-Zeid.
Elle ajoute que « Il y a eu des réalisations remarquables sur une courte période compte tenu des nombreux obstacles qui existent sur le continent. Cependant, l’ampleur du défi que représente le développement des infrastructures sur le continent réclame une mise en œuvre plus rapide et des approches novatrices pour répondre à la demande croissante de services d’infrastructures ».
Raila Amollo Odinga, Haut Représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures, dit que l’Afrique doit s’éloigner du syndrome des conférences et des études de faisabilité entreprises et mettre en œuvre les projets convenus si elle veut concrétiser l’intégration et parvenir à un développement durable et changer la vie de ses citoyens pour le meilleur.
L’Afrique doit faire face aux goulets d’étranglement politiques qui entravent son développement, sinon nous ne pourrons jamais rivaliser », indique M. Odinga. « Nous devons également surmonter le syndrome d’étude de faisabilité fréquente répétitif sans la mettre en œuvre. Nous devons changer ».
Mme Carla Montesi, Directrice de la Commission européenne pour la planète et la prospérité et la Représentante du Secrétaire général du COMESA, Mme Chileshe Kapwepwe, ont également exprimé lors de la séance d’ouverture le soutien à la volonté de l’Afrique d’investir dans le développement des infrastructures qui soutiendra sa croissance.
Mme Montesi informe que l’UE continuera à soutenir l’Afrique dans sa quête pour des infrastructures intégrées qui génèrent des emplois pour les jeunes, contribuent à réduire la pauvreté et soutiennent l’intégration régionale.
M. Xiao Weiming, Directeur général de l’Unité région et route de la Commission nationale pour le développement et la réforme, de la République populaire de Chine, déclare que son pays continuera à travailler avec les pays africains pour les aider à renforcer leurs infrastructures.
Il ajoute que la Chine continuera à renforcer la coopération avec l’Afrique à travers le développement des infrastructures, sans oublier de mentionner que le PIDA est une initiative de transformation qui changera le visage de l’Afrique si elle est pleinement et efficacement mise en œuvre.
La 4ème édition de la Semaine du PIDA se déroule sous le thème, « Réaliser l’intégration de l’Afrique grâce à des infrastructures intelligentes et à une bonne gouvernance » et compte tirer parti des réalisations relatives et de la dynamique créée au cours des trois évènements précédents pour inciter les parties prenantes à participer à la mise en place effective des infrastructures sur le continent.
L’évènement a accueilli plus de 400 participants dont un nombre impressionnant de représentants gouvernementaux, de leaders influents, du secteur privé et d’éminents penseurs issus d’institutions internationales, de gouvernements, du monde universitaire, des entreprises et de la finance.
Il vise à fournir une plate-forme aux parties prenantes pour qu’elles accélèrent et mettent en synergie leurs efforts afin d’accélérer la préparation et la mise en œuvre de projets ; mobiliser des ressources financières et techniques suffisantes pour les projets ; accroître la participation du secteur privé à la mise en œuvre du PIDA et mobiliser les États membres pour intégrer les projets du PIDA dans leurs plans de développement nationaux.
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