Addis-Abeba, le 18 novembre 2018 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Réseau Omidyar ont annoncé la création d’un partenariat visant à établir des systèmes d’Identité numérique légale en Afrique. Ce partenariat, contribuera au soutien de la CEA à la plate-forme d’identité numérique de l’Afrique de la Commission de l’Union africaine. Le soutien du Réseau Omidyar contribuera également à la création d’un centre d’excellence sur l’Identité numérique et à la confidentialité des données et au renforcement des capacités des hauts fonctionnaires à cet égard.
« Environ 500 millions de personnes en Afrique n’ont pas de carte d’identité officielle et, à bien des égards, le manque d’identification robuste, qui repose sur un système d’enregistrement civil et de statistiques de l’état civil médiocre sur le continent a contribué à la marginalisation et à l’exclusion de nombreuses personnes », déclare la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, lors d’un petit-déjeuner de travail de haut niveau. Ledit évènement s’est déroulé aujourd’hui, sur le thème, « L’Identité numérique pour l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 », qui a examiné les opportunités, les risques et les enseignements tirés de l’Identité numérique sur le marché africain.
Les opportunités sont immenses. Songwe a souvent plaidé en faveur de l’Identité numérique pour l’Afrique, affirmant que les plates-formes commerciales reposant sur la technologie qui créent de la valeur en facilitant les échanges via des plates-formes interentreprises (B2b) pourraient représenter une création de valeur socio-économique de 10 000 milliards de dollars entre 2016 et 2025.
« Une bonne plate-forme d’identité numérique pour l’Afrique garantirait que les Petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent 80% des entreprises africaines, bénéficient de cette opportunité », dit-elle. Elle ajoute que l’Identité numérique est un moteur essentiel pour l’accès aux services sociaux et politiques, ainsi que pour l’inclusion financière et économique. « Cela contribuerait grandement à éviter la fraude électorale lors des élections, à réduire les fuites dans la gestion de la masse salariale du gouvernement ainsi que dans les programmes d’intervention sociale et à améliorer l’accès des pauvres aux services financiers ».
Pour sa part, Magdi Amin, Partenaire d’investissement chez le Réseau Omidyar, souligne que le commerce, la technologie et la connectivité sont des objectifs interconnectés. « Tout comme la ZLECA connectera l’Afrique par le biais du commerce, l’Afrique cherche maintenant à connecter les marchés, les services et les personnes par le biais de la technologie ; l’objectif consiste à garantir que les résidents du Sénégal et du Tchad soient en mesure de traiter avec les résidents de Zambie et de Maurice sans friction, avec confiance et sans exiger de réunion physique. Cela créera un marché commun numérique africain », affirme-t-il.
M. Amin note que le renforcement des capacités aidera les décideurs à faire leur choix parmi les choix liés à la conception, au déploiement et à la gestion des systèmes d’identité, ainsi qu’à la protection des données et à la confidentialité. S’appuyant sur l’expérience africaine et mondiale, le programme se concentrera sur :
- L’Identité numérique ;
- Des mécanismes d’harmonisation régionale [tels que les services européens d’identification, d’authentification et de confiance (eIDAS)] ;
- Comment utiliser l’Identité numérique pour accélérer la prestation de services, la gouvernance, la confidentialité des données et la cyber sécurité et
- La relation entre les registres de l’état civil et l’identité numérique.
Alors que certains pays africains progressent dans le développement de systèmes d’Identité numérique, l’Afrique n’a pas encore pleinement exploité les avantages de l’Identité numérique. De même, les expériences des pays ont montré qu’il existe des risques pour la poursuite de programmes d’Identité numérique, notamment des violations du verrouillage des fournisseurs et de la sécurité des données. Ces questions seront traitées dans le cadre du partenariat avec le Réseau Omidyar.
L’annonce intervient dans un climat d’optimisme croissant et d’une empreinte considérable. L’Identité numérique facilitera la participation des Africains à l’économie numérique, qui atteindra plus de 300 milliards de dollars américains d’ici 2025.
« Une bonne Identité numérique est le tableau de printemps de la créativité pour la jeunesse africaine. Cela permettra aux jeunes de créer leur propre prospérité et celle des sociétés dans lesquelles ils vivent », souligne Songwe, ajoutant que « un programme d’Identité numérique réussi est un programme inclusif axé sur les femmes ».
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