Lagos, Nigéria, le 2 novembre 2018 (CEA) - Les immenses avantages de promouvoir le commerce intra-africain pour le développement, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté font l’unanimité au Nigéria, dit le Vice-Président du Nigéria, M. Yemi Osinbajo.
Lors d’une allocution prononcée au Forum sur le commerce en Afrique2018, à Lagos, M. Osinbajo, dont le pays n’a pas encore signé l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA), déclare que le Nigéria n’est pas contre le pacte mais continue de consulter toutes les parties prenantes pour s’assurer que ses préoccupations, ses défis soient résolus, apparemment avant que le pays ne puisse signer.
« Je peux vous affirmer que les avantages et les inconvénients du commerce intra-africain pour le développement, la réduction de la pauvreté et la création d’emplois font l’objet d’une quasi-unanimité au sein des partisans de l’Accord et ceux qui s’y opposent », indique-t-il aux délégués participant au forum de deux jours.
Le Vice-Président ajoute : « De façon générale, tous les acteurs signalent les questions pour lesquelles les décideurs sont tenus d’agir de manière coordonnée au niveau régional, par exemple en ce qui concerne l’accord sur les règles d’origine, mention essentielle pour éviter les abus, que les tiers ne peuvent pas profiter d’un accord que leur gouvernement n’a pas signé, le financement du commerce et des sujets connexes ».
« Bien que la plupart des acteurs soutiennent l’accord, des inquiétudes quant à l’impact, en particulier sur les marchés locaux et à la nécessité de protéger l’accord contre les abus de tiers. C’est une opportunité pour nous de bien faire les choses et d’appliquer correctement l’accord ».
Il vante l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA) comme « l’accord panafricain le plus important de cette génération que nous ayons encore signé en tant que continent ».
« Son impact sur le commerce et tout autre domaine sera sans doute le plus profond », informe M. Osinbajo, tout en assurant aux délégués que même si le Nigéria n’a pas encore signé l’Accord de libre-échange, il a multiplié les consultations avec les principaux acteurs sur les avantages dudit Accord.
Le processus de consultation, fait-il savoir, reste diligent, rigoureux et transparent et donne des résultats positifs.
« Depuis sa création, le rythme des activités de sensibilisation visant à l’améliorer, à renforcer les capacités et à affiner les compétences s’est accéléré. Les négociations commerciales ont fait leur travail et nous abordons maintenant le sujet le plus crucial de la négociation des détails des offres tarifaires et des garanties à mettre en place, ainsi que des biens et des spécificités des engagements en matière de commerce et de services », indique le Vice-Président.
Il dit que le moment est venu pour « les décideurs et les acteurs, avec le soutien des institutions régionales à travers le continent, d’améliorer la qualité des intérêts en jeu ».
« Le Nigéria, en tant que le plus grand marché sur le continent, est celui qui bénéficiera le plus ou perdra le plus de la ZLECA », affirme le Vice-Président, soulignant l’importance d’un processus de consultation rigoureux avant la décision finale du pays sur le pacte.
Dirigé par Aliko Dangote, un géant du monde des affaires, le secteur des affaires et de l’industrie lourde du Nigéria affirment à l’unanimité que la question est de savoir quand le pays signera, et non si le Nigéria signera l’Accord de libre-échange.
Les entreprises nigérianes conviennent que le pays profitera le plus de la ZLECA. Ils se déclarent prêts à travailler avec le Gouvernement et les institutions économiques régionales pour concevoir le processus et ajoutent qu’un accord sur les règles d’origine est essentiel pour la signature.
Pour sa part, Dangote précise que les consultations menées par le Gouvernement sont cruciales pour garantir la prise en compte de toutes les préoccupations.
« Le Nigéria ne s’est pas précipité pour signer l’Accord car cela engage des conséquences et le Nigéria abrite de grandes industries. Lorsque le Nigéria signera l’Accord, ce sera le plus grand bénéficiaire car il possède les plus grandes industries lourdes ».
Il poursuit : « L’industrialisation apporte beaucoup de richesse et de prospérité. Le Nigéria n’est pas contre la ZLECA mais nous disons seulement, il faut bien faire les choses avec des fondements solides. Les marchés régionaux doivent œuvrer pour empêcher les produits étrangers d’envahir notre marché ».
Il mentionne que ses entreprises croient au commerce intra-africain.
« Ce qui me préoccupe, c’est que les marchés régionaux ne fonctionnent pas. Si nous avons des marchés et des organismes régionaux en activité, nous bénéficierons de la ZLECA. Si la fondation est correcte, nous et le Nigéria en bénéficierons, mais nous devons revenir à la base ».
Le Forum du commerce en Afrique 2018 est organisé sous le thème, « La ratification et la mise en œuvre de la ZLECA : un second souffle pour les économies africaines » et a attiré des participants de tout le continent, y compris des États membres, la Vice-Présidente de la Fondation Rockefeller, Christine Heenan ; Okechukwu Enelamah, Ministre du commerce, de l’industrie et du développement du Nigéria ; la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, Vera Songwe ; Albert Muchanga, Commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine ; Mamadou Biteye, directeur général du bureau régional pour l'Afrique, Fondation Rockefeller; et Babatunde Fowler, président du Federal Inland Revenue Service du Nigéria.
Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’AfriqueÂ
BP 3001Â
Addis-Abeba (Éthiopie)Â
Tél. +251 11 551 5826Â
Adresse électronique : eca-info@un.org