Rabat, 21 Novembre 2014 (ECA) - Pour garantir la durabilité de leur croissance et pour que celle-ci soit davantage bénéfique à toutes les couches sociales, les pays africains, y compris ceux d’Afrique du Nord, doivent adopter des politiques industrielles spécifiques à leur réalités locales et établir des institutions chargées de formuler et mettre en œuvre ces politiques efficaces. Telles sont les principales recommandations du Rapport Economique sur l’Afrique 2014, lancé à la Salle de Conférence de l’Université Mohamed V, Rabat, Maroc ce 21 Novembre 2014.
Ce rapport qui est co-publié par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Commission de l’Union Africaine (CUA) incorpore des études de cas portant sur divers pays du continent africain, y compris celui de la Tunisie. La publication attribue en partie l’échec de la transformation du paysage industriel de l’Afrique à l’inadéquation des schémas industriels utilisés marqués par les pays associée à un manque de dynamisme, l’absence de coordination à des niveaux élevés ainsi que le déficit de consultations avec les parties prenantes, notamment le secteur privé.
Le rapport 2014 a pour thème « Politique industrielle dynamique en Afrique : institutions novatrices, processus efficaces et mécanismes flexibles ». Ce focus découle des travaux menés précédemment dans le cadre des débats de l’édition 2011 sur le rôle de l’État dans la transformation économique et de celle de 2013 sur l’industrialisation fondée sur les produits de base dont est doté le continent.
Au-delà d’une analyse des problèmes d’industrialisation du continent et compte tenu de l’expérience des pays du Sud en voie d’industrialisation, le Rapport offre un cadre institutionnel permettant de concevoir et mettre en œuvre la politique industrielle de l’Afrique et recommande que les gouvernements disposant de peu de ressources créent des infrastructures isolées centrées sur les besoins sectoriels ou les domaines thématiques de l’expansion industrielle.
Toutes ces questions ont été débattues par des économistes, des spécialistes des sciences sociales de la Région Méditerranéenne, des hauts fonctionnaires de l’Université Mohamed V et de la Chaire de Rabat. Le rapport a été lancé dans le cadre du Colloque sur la Méditerranée, une initiative conjointe de la CEA, du Centre Africain des Politiques Commerciales (ATPC), l’OMC, l’Université Mohamed V de Rabat et l’Université LEAD de Toulon (France), qui rassemble chaque année les experts des deux rives de la Méditerranée.
La présentation de la CEA a été commentée par le Professeur Youcef Ben Abdallah de l’Université d’Alger. Il a donné à la CEA sa très bonne appréciation du rapport et a insisté sur la pertinence des analyses pour la relance de l’industrialisation en Afrique. Il a défendu l’idée d’aller au-delà de la coordination formelle des politiques industrielles prônée par le rapport en ajoutant au dispositif une coordination informelle des politiques industrielles qui devrait soutenir la politique officielle en augmentant sa flexibilité.
Les experts ont validé les propositions du Pr Ben Abdallah et ont en outre recommandé à la CEA d’encourager ses Etats membres à maintenir l'élan de "l'industrialisation pour la transformation structurelle» en analysant dans un prochain rapport le rôle spécifique de chaque acteur et d'autres parties prenantes en vue de faire des prochaines politiques industrielles des succès retentissants.
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