Le premier piège des commodités en Afrique présente au moins trois conséquences

Walvis Bay, Namibie, le 16 novembre 2017 (CEA) - Le piège primaire des produits de base en Afrique présente au moins trois conséquences, observe Said Adejumobi, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique australe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

S’exprimant lors de l’ouverture officielle de la réunion du groupe spécial d’experts sur le thème « Promouvoir la croissance et la transformation économique en Afrique australe : défis et implications des prix des produits de base en baisse », M. Adejumobi observe premièrement que le premier piège des produits de base dans lequel l’Afrique se retrouve remet en cause les difficultés et les vulnérabilités économiques des économies africaines et les bases structurelles faibles sur lesquelles elles sont construites.

M. Adejumobi ajoute que deuxièmement, cela renforce le rôle de l’Afrique dans le régime économique international biaisé, caractérisé par une inégalité et une domination flagrantes. « C’est un système dans lequel l’Afrique produit largement ce qu’elle ne consomme pas et consomme ce qu’elle ne produit pas », dit-il. Il observe également que le système mondial limite les opportunités et perpétue la pauvreté dans de nombreux pays en développement, y compris en Afrique.

Et troisièmement, M. Adejumobi observe que, à mesure que les recettes diminuent par rapport aux produits primaires, la dette extérieure s’intensifie. « La dette extérieure en pourcentage du PIB a augmenté de manière significative dans de nombreux pays africains », ajoute-t-il.

« Alors que nous établissons de nouveaux rêves et aspirations pour le monde et le continent avec l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063, notre principal objectif doit être de savoir comment réinitialiser le régime économique mondial », indique-t-il. M. Adejumobi recommande que l’Afrique et l’Afrique australe évoluent dans la chaîne de valeur de la production, que ce soit dans le secteur agricole, industriel ou des services. Il explique que « la création de marchés élargis grâce à l’intégration du marché sans une expansion de la production en proportion conduirait à une « capture du marché », à une sortie de capitaux et à un approfondissement du sous-développement ».

Par ailleurs, le Chef de la Direction du Walvis Bay Corridor Group (WBCG), M. Johny Smith, reconnait le partenariat avec le Centre africain pour la politique commerciale (CAPC) sur une période de 10 ans. Il note que les modèles de meilleures pratiques en Afrique, tels que le modèle de développement des corridors, peuvent être utilisés pour d’autres secteurs économiques de la sous-région.

Lors de la même réunion, le Directeur de la Division de la politique macroéconomique de la CEA, M. Adam B. Elhiraika, fait remarquer que l’industrialisation et la transformation structurelle sont quelques-uns des domaines de recherche thématiques de la CEA. Dans sa présentation intitulée, « Prix des produits de base et croissance et transformation structurelles en Afrique », M. Elhiraika souligne le travail de la CEA en 2011 sur le rôle de l’État dans la gouvernance du développement en Afrique et d’autres travaux d’industrialisation, notamment celui de l’industrialisation basée sur les produits primaires dont il dit avoir été publiés sur le site de la CEA.

Les participants à la réunion examineront le rapport sur « Promouvoir la croissance et la transformation économique en Afrique australe : les défis et les conséquences de la baisse des prix des produits de base » et formuleront des recommandations pour améliorer le projet.

La réunion est organisée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en collaboration avec le Walvis Bay Corridor Group (WBCG). Des experts dans les domaines de l’économie du développement, du développement international, de l’intégration commerciale et régionale, du monde universitaire, du gouvernement, des Communautés économiques régionales, des partenaires de développement, du secteur privé et de la société civile sont présents.


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