Nairobi, Kenya, le 9 octobre 2018 (CEA) - La gouvernance décentralisée joue un rôle crucial dans la quête du Kenya pour trouver des moyens d’atténuer les effets du changement climatique au niveau communautaire, dit M. Keriako Tobiko, Secrétaire du Cabinet chargé de l’environnement et des forêts.
Dans une allocution prononcée lors de la première conférence nationale du pays sur la gouvernance climatique à Nairobi, M. Tobiko déclare que cinq comtés du Kenya appliquent avec succès un modèle de financement climatique décentralisé et font une énorme différence sur le terrain.
Le mécanisme du Fonds de lutte contre le changement climatique des comtés intègre le risque climatique et responsabilise les communautés pauvres et vulnérables face au changement climatique. Les comtés ont mis en place des structures et des processus leur permettant d’accéder et de gérer la finance climatique et ce de manière transparente et responsable.
M. Tobiko indique que la mise en œuvre de mesures contre le changement climatique incombe à la fois aux acteurs gouvernementaux et non étatiques. Le Secrétaire du Cabinet rend hommage aux gouvernements des comtés qui ont mis en place des mesures de lutte contre le changement climatique, démontrant ainsi le rôle crucial de la gouvernance décentralisée dans la transition du pays vers une voie de développement résiliente face aux changements climatiques.
Il informe que le Kenya, à l’instar d’autres pays en développement, est vulnérable aux effets néfastes du changement climatique en raison de la forte dépendance de la production agricole sensible au climat, mais qu’il fera tout son possible pour tenter de prendre des mesures d’atténuation.
Le Secrétaire à l’environnement et aux forêts précise que la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations ont frappé de nombreuses régions du Kenya et posent désormais un défi à la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030.
« Les pauvres, les femmes et les enfants des différentes régions sont les plus touchés en raison de leur faible capacité d’adaptation. Cependant, ces menaces offrent des opportunités d’investissements novateurs et écologiques », dit-il.
M. Tobiko indique que la Contribution déterminée au niveau pays (CDN) pour le cas du Kenya expose l’engagement pris par le pays en matière de lutte contre le changement climatique au titre de l’Accord de Paris.
« L’adaptation est une priorité au Kenya et sa contribution est envisagée par l’intégration des mesures d’adaptation dans tous les secteurs des plans à moyen terme afin de renforcer la résilience au changement climatique », affirme le Secrétaire du Cabinet.
Le Kenya indique que les mesures d’atténuation visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2030 par rapport au scénario de maintien du statu quo de 143 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone.
Toutefois, la réussite de l’apport des CDN est subordonnée à un appui international sous forme de financement, d’investissement, de renforcement des capacités, de développement et de transfert de technologies. La collaboration entre le gouvernement et les partenaires, fait savoir M. Tobiko, est essentielle pour la mise en œuvre de la NDC.
La Loi et la politique sur le changement climatique (2016) du pays fournissent un cadre pour l’intégration des mesures de lutte contre le changement climatique dans tous les secteurs, aux niveaux national et des comtés. La loi reconnaît le plan d’action national sur le changement climatique (NCCAP) en tant que mécanisme d’intégration du changement climatique dans tous les secteurs et les plans de développement intégrés des comtés (CIDP). Le deuxième NCCAP 2018-2022 identifie les actions prioritaires d’adaptation et d’atténuation, ainsi que la contribution au programme BIG 4 du gouvernement visant à renforcer le secteur manufacturier, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les soins de santé universels et le logement abordable. En outre, le NCCAP informe sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable (ODD).
La Loi crée également un Fonds pour les changements climatiques en tant que mécanisme de financement des actions prioritaires en matière de changement climatique. La formulation de règlements pour rendre le fonds opérationnel est en cours.
La Politique nationale sur le financement de la lutte contre le changement climatique fournit en outre un cadre institutionnel pour la mobilisation et la gestion du financement de la lutte contre le changement climatique, qui comprend des mécanismes de mobilisation, de codage, de suivi et de rapport des ressources nationales et internationales consacrées aux activités liées au climat.
La conférence, qui a porté sur le thème « Le rôle des gouvernements décentralisés dans la transition vers un développement économique résilient au climat et à faibles émissions de carbone » précède la 7ème Conférence régionale sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-VII) qui débute ce mercredi, à Nairobi.
Les discussions ont notamment porté sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris, les Contributions déterminées au niveau national, la Loi et la Politique sur les changements climatiques, le financement de la lutte contre le changement climatique et les partenariats.
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