Les infrastructures : «piliers» de l'industrialisation en Afrique centrale

N'Djamena, 24 septembre 2018 (CEA) - Des experts en infrastructures d’Afrique centrale ont déclaré le 21 septembre que la sous-région se caractérise par « la pénurie et la mauvaise qualité des infrastructures » et qu'une approche intégrée du développement des infrastructures est essentielle pour renforcer une industrialisation tirée par le commerce et les ressources naturelles.

Cette affirmation figure dans un rapport présenté lors du 34ème Comité intergouvernemental d’experts pour l’Afrique centrale (CIE2018) à N’Djamena sur la nécessité d’améliorer les infrastructures afin de promouvoir l’industrialisation et la diversification économique.

Dans sa présentation lors d’une session intitulée «Le développement des infrastructures en Afrique Centrale : au-delà des maillons manquants», M. Tidjani Chetima, Chef des initiatives spéciales au Bureau Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a fait remarquer que « les routes constituent le principal mode de transport en Afrique centrale, mais en raison de leur mauvais état et de la faible interconnexion, les échanges commerciaux dans la sous-région sont entravés par les retards et les coûts de transport élevés.

Il a également cité l'inadaptation des postes frontières, les barrières non tarifaires et la faible compétitivité des produits comme facteurs affectant l'intégration régionale, le commerce et l'industrialisation en Afrique centrale.

M. Chetima a souligné que cinq pays de la sous-région disposent d’une infrastructure ferroviaire, mais qu’il n’existe pas d’interconnexion à l’intérieur et entre les pays, aucune complémentarité avec les réseaux routiers et que l’infrastructure est principalement utilisée pour exporter les ressources naturelles.

Dans son évaluation du Plan directeur consensuel pour les transports en Afrique centrale (PDCT-AC) adopté en 2004 par les Chefs d’État de la CEEAC dans le but de mettre en place un système de transport fiable et peu coûteux pour l’intégration économique à long terme, M. Chetima a déclaré le projet n'a pas encore atteint son objectif à court terme consistant à relier toutes les capitales par une route goudronnée à l’horizon 2010 «malgré les efforts déployés par les Chefs d'État».

«Cette situation résulte en grande partie du manque de participation du secteur privé dans le financement de certains projets d'infrastructure» et «les besoins de financement importants dépassent la capacité des pays», a-t-il relevé,
Les experts ont conclu, après d'intenses discussions, qu’il convient d’explorer d'autres approches du développement des infrastructures de transport, telles que des «corridors de développement impliquant le secteur privé en partenariat avec le secteur public».

Le secteur des transports a besoin d’au moins 68 milliards de dollars américains par an. Pour mobiliser ces fonds, les experts ont appelé la sous-région à regarder au-delà des budgets nationaux et de l'APD et à explorer des sources alternatives telles que les assurances, les fonds de pension, les fonds souverains, les marchés obligataires et le Fonds Africa50 dédié aux infrastructures.

Afin d'attirer des investisseurs privés dans le financement des corridors de développement, selon M. Chetima, «un cadre réglementaire favorable, une bonne préparation des projets et une évaluation solide des risques financiers constitueront un bon point de départ».

Les experts ont exhorté les gouvernements à identifier et à hiérarchiser les projets d'infrastructure de haute qualité dans les secteurs minier, manufacturier et agricole, susceptibles de mobiliser des ressources pour financer des projets d'infrastructures.

Entre autres recommandations, ils ont mentionné la nécessité «d'identifier de projets bancables, de développer des corridors à fort potentiel capables de devenir des axes de transformation structurelle et de renforcer les capacités techniques, institutionnelles, financières et humaines des États membres».

La réunion du groupe d’experts s’est tenue à N’Djamena, parallèlement à la conférence CIE2018, du 18 au 21 septembre sur le thème «Financement de l’industrialisation en Afrique centrale»

- FIN -


Publié par :

Le Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale
Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA)
BP. 14935 Yaoundé, Cameroun
Tél : (+237) 222504348 / 222504315 / 222504321
Courriel : sroca@uneca.org

Contact média
Abel Akara Ticha – Chargé de communication
Tél : 237 222504348