Addis-Abeba, 02 novembre 2014 (CEA) - La Conférence économique africaine, co-organisée chaque année par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a débuté le 1er novembre 2014 à Addis-Abeba, sur le thème « Savoir et innovation pour la transformation de l’Afrique ».
Dès la première session, les panélistes sont convenus que, si l’Afrique veut relever les défis dans les domaines de l’eau, de l’agriculture, de l’éducation, de la santé, de l’assainissement, de l’environnement et de l’inégalité entre les sexes et en matière de participation à l’économie mondiale, elle doit enrichir ses connaissances scientifiques et techniques et promouvoir l’innovation. Ainsi, savoir et innovation sont des dynamiques essentielles à une croissance soutenue de l’Afrique.
Autre constat partagé par les intervenants : la région est devenue une société du savoir. Pendant deux heures, ils ont mis en évidence les obstacles à l’expansion du partage et à l’amélioration de la gestion du savoir et de l’innovation en Afrique.
Steve Kayizzi-Mugerwa, économiste en chef et vice-président par intérim de la BAD, a souligné l’importance primordiale du savoir et de l’innovation pour concrétiser une croissance effective et un développement durable, « mais il faut une planification et un leadership solide ».
Et de noter que, malgré la transformation qui est en cours sur le continent et partout dans le monde, on peut se demander si l’Afrique a réellement exploité les avantages que représentent les technologies pour le développement. De l’avis de Steve Kayizzi-Mugerwa, « seuls les peuples pourront apporter une véritable transformation. Nous devons passer de l’inspiration à l’action. Ce sont les capacités de mise en œuvre qui font défaut ».
Le vice-président de la BAD a souligné le rôle crucial que doivent jouer les bonnes universités dans la prestation d’une éducation de qualité, pour fournir une main-d’œuvre compétente et ainsi contribuer à l’innovation sur le continent.
Steve Kayizzi-Mugerwa a également mis en avant l’apport de la Stratégie décennale de la BAD à la hausse de la fourniture en main-d’œuvre qualifiée à travers le continent et son soutien accru à l’offre de formations techniques et professionnelles qui répondent aux besoins spécifiques du marché du travail.
« Si tous les processus sont suffisamment encadrés pour stimuler la transformation, un aspect important est l’espace politique, ainsi qu’une gouvernance systémique », a déclaré Adebayo Olukoshi, qui dirige l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP). « Si nous voulons que le savoir et l’innovation ouvrent la voie vers le développement pour sortir de la pauvreté, il est urgent de renforcer les politiques dans les domaines des sciences, des technologies et de l’innovation, par une focalisation sur les formations et sur l’innovation, un renforcement du développement des ressources humaines et une amélioration des sciences et des infrastructures dédiées aux sciences, aux technologies et à l’innovation », a-t-il détaillé.
Selon Adebayo Olukoshi « l’industrialisation intelligente, la gestion des infrastructures, la maximisation des sources de financement traditionnelles, l’harmonisation des programmes d’enseignement et la restructuration des programmes de formation », sont autant de moyens de contribuer à la transformation.
Pour sa part, Ayodele Odusola, économiste en chef et responsable de l’équipe chargée de la stratégie et des analyses auprès du bureau régional du PNUD pour l’Afrique, a reconnu que le secteur des communications mobiles constitue un volet fondamental de cette dynamique de transformation. Il a souligné la nécessité d’impliquer et d’étendre les systèmes mobiles dans les secteurs économiques vitaux, car ils aident à renforcer la productivité agricole, à promouvoir e l’inclusion financière, à améliorer la santé des femmes et à réduire la mortalité infantile.
Anthony Maruping, commissaire de l’Union africaine aux affaires économiques, a dit combien il est nécessaire de renforcer le partage des connaissances et le capital humain, en mettant l’accent sur la
« formation de personnes capables de réfléchir ». « Il faut un flux de connaissances entre les Africains et les peuples des autres régions du monde, par le biais de partenariats », a-t-il déclaré.
Reprenant les propos des autres intervenants, Lemma Senbet, directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique en Afrique (AERC), a résumé le consensus : savoir et innovation peuvent aider à stimuler une croissance durable sur le continent. « Il est urgent de renforcer les politiques dans les domaines des sciences, des technologies et de l’innovation, par une focalisation sur les formations et l’innovation et par la promotion de systèmes nationaux et régionaux pour l’innovation », a-t-il affirmé.
Des acteurs de terrain majeurs, issus des secteurs public et privé, ainsi que des chercheurs universitaires, ont également participé aux débats.
La Conférence économique africaine 2014 ferme ses portes lundi 3 novembre 2014, à Addis-Abeba.
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