S’atteler aux vulnérabilités doit être au centre des efforts de développement du continent
Addis-Abeba, le 1er novembre 2014– Selon un rapport publié, le 1er novembre, dans le cadre de la Conférence économique africaine, les pays de l’Afrique subsaharienne doivent redoubler d’efforts pour éviter que des crises telles que l’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest ne sapent les réussites de développement, même si le niveau de vie d’un nombre croissant d’Africains s’améliore.
Les taux de pauvreté de l’Afrique continuent de reculer, malgré les effets négatifs de la récente crise alimentaire, énergétique et économique mondiale, affirme le rapport « Évaluation des progrès accomplis par l’Afrique dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », que produit une fois par an par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Toutefois, les conflits, l’instabilité politique ainsi que les catastrophes naturelles et celles causées par l’homme menacent d’inverser les progrès obtenus dans la réalisation des OMD, les huit objectifs convenus à l’échelle internationale pour réduire la pauvreté, la faim, la mortalité maternelle et infantile, les maladies, l’inégalité en genre et la dégradation de l’environnement d’ici 2015.
« Le potentiel de développement reste freiné longtemps après la fin d’une crise, même une fois les sociétés rétablies, car le capital humain est appauvri et les institutions sont affaiblies », affirment les auteurs du rapport. L’actuelle épidémie d’Ebola dans l’Afrique de l’Ouest, une région dont la croissance et le développement enregistrent une hausse considérable, menace de faire reculer de plusieurs années les pays touchés et leurs voisins.
Selon le rapport, le défi qui se pose à la région est de maintenir une bonne gouvernance et une redevabilité, et de continuer de mettre l’accent sur la protection sociale pour tous, y compris les personnes les plus vulnérables, qui sont souvent les plus touchées par les crises et les chocs.
En 2013, quelque 37 pays mettaient en œuvre des transferts en espèces, des projets de travaux publics et des régimes d’assurance, contre 21, trois ans plutôt, et un grand nombre sont en train de renforcer leur système de santé, ce qui a des retombées positives considérables.
Des partenariats solides et un financement national, avec un soutien important du secteur privé, sont essentiels pour que le niveau de vie continue de s’améliorer.
« Le secteur privé a un rôle énorme à jouer dans la réalisation des OMD et le maintien des progrès au-delà de 2015. En effet, une partie du travail consistera à préserver les investissements futurs devant des crises telles que celle que connaît l’Afrique de l’Ouest », a déclaré Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD).
Entre 1995 et 2012, l’Afrique a considérablement progressé dans la réalisation des OMD concernant la santé. La prévalence du VIH et du SIDA est passée de 5,8 à 4,7 pour cent, grâce à une ferme volonté politique, des interventions ciblées et l’accès accru au traitement antirétroviral. L’incidence du paludisme et le taux de mortalité lié à cette maladie ont diminué de 31 et 49 pour cent en moyenne, respectivement, dans l’ensemble de l’Afrique australe, centrale, de l’Est et de l’Ouest.
Les taux de mortalité maternelle et infantile ont baissé de 47 et 44 pour cent, respectivement. Ces progrès sont considérables, avance le rapport, mais ils sont insuffisants pour atteindre l’objectif et reflètent des conditions initiales très difficiles, ainsi que l’accès limité aux contraceptifs et le manque d’accoucheurs qualifiés et de soins prénatals.
« Le défi consiste à s’assurer que l’Afrique, soutenue par des partenaires internationaux, continue d’investir dans des secteurs qui font une différence dans le quotidien des gens », a déclaré Abdoulaye Mar Dièye, directeur du PNUD pour l’Afrique.« Une population éduquée et en bonne santé, des communautés plus solides, une prise de décisions inclusive, une meilleure offre de services locaux, des économies et des entreprises dynamiques : voilà ce dont l’Afrique a besoin pour continuer à aller de l’avant ».
Le continent est en passe d’atteindre les objectifs concernant les inscriptions à l’école primaire et l’égalité des genres, 25 pays obtenant des taux nets de scolarisation de 80 pour cent ou plus. La parité des sexes progresse également dans les parlements nationaux, le continent se classant troisième au niveau mondial, derrière l’Amérique latine et les régions développées.
En outre, le rapport reconnaît l’importance de la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015, qui présente les principales priorités, problèmes et inquiétudes de l’Afrique devant être pris en compte dans le processus de négociation pour l’après-2015.
« Veiller à ce que les économies africaines puissent se transformer, se diversifier et devenir un moteur de création d’emploi et d’habilitation des communautés est essentiel à une progression sociale de long terme », affirme Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la CEA.
La technologie, le transfert de compétences pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, la recherche et le développement, et les partenariats entre le secteur public et le secteur privé ont un rôle important à jouer pour créer des économies et des sociétés dynamiques, et garantir que les pays d’Afrique puissent continuer de progresser.
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