Des institutions solides, nécessaires pour aider l’Afrique à s’adapter au changement climatique, déclare l’Ambassadeur Di-Aping

Addis-Abeba, Éthiopie, le 22 mars 2018 (CEA) – L’Afrique a besoin d’institutions traitant les questions climatiques plus fortes si le continent veut lutter avec succès contre le changement climatique, déclare l’ancien Président du Groupe des 77 et de la Chine, l’Ambassadeur Lumumba Di-Aping, du Soudan du Sud.

Dans un discours liminaire adressé aux experts participant à la deuxième session des négociations sur le climat en Afrique, à Addis-Abeba, l’Ambassadeur Di-Aping déclare : « Nous devons reconnaître que sans actions fortes, la mesure ferme requise pour lutter contre le changement climatique ne sera pas prise, avec l’Afrique portant les pertes et les dommages ».

Il indique que le continent doit établir un poste de commissaire pour le changement climatique à la Commission de l’Union africaine avec pour mission essentielle de traiter de la menace existentielle du changement climatique.

« Nous n’avons pas de commissaire en charge des questions sur le changement climatique à l’UA. Ceci est clairement une omission étant donné que presque tous les autres aspects de la mission de l’UA dépendent d’un climat stable dans lequel l’Afrique existe », fait savoir l’ambassadeur, ajoutant que renforcer les connaissances et les infrastructures au sein de l’UA. « Soutenir nos processus politiques, y compris les chefs d’État (CAHOSCC), les ministres (CMAE) et nos négociateurs techniques » est crucial.

« Il est à noter qu’il n’existe aucun secrétariat permanent soutenant le groupe africain, et que nous restons honteusement tributaires des donateurs étrangers pour une grande partie de l’appui à nos experts techniques », fait-il observer, sous les applaudissements des experts réunis pour discuter des impacts du changement climatique sur le développement en Afrique, la position du continent sur les accords climatiques tels que l’Accord de Paris 2015 et les sujets connexes.

Certaines des questions clés discutées dans les discussions incluent les causes et les solutions à la crise climatique où les participants demandent si l’Accord de Paris est un cadre adéquat pour combattre la crise climatique.

Les impacts du changement climatique sur le développement en Afrique sont également discutés avec les participants qui conviennent sur le besoin d’un cadre plus efficace à partir de 2025, qui soit cohérent avec la survie et la prospérité du continent.

« Nous devons reconnaître que l’architecture actuelle de Paris est fondamentalement imparfaite, inadéquate et qu’elle restera et servira de base nouvelle et principale à la coopération multilatérale durant la première période des engagements 2020-2025-2030 », mentionne l’Ambassadeur Di-Aping.

« Le continent africain dans cette nouvelle architecture est tragiquement plus faible qu’avant. Et après avoir acclamé, applaudi et célébré cette nouvelle catastrophe de 4 degrés Celsius, nous voilà enlisés dans une ornière. La seule façon de progresser est de le réinventer d’une manière compatible avec la science et la survie de l’Afrique et en solidarité avec le Sud dans son ensemble, les pauvres dans le monde et le centre et la métropole démocratiques progressistes ».

Avenir

L’Afrique, dit-il, doit reconnaître qu’elle est confrontée à une crise existentielle qu’elle ne peut résoudre seule.

« Notre survie est en jeu. Nous devons convaincre ou trouver des moyens de faire pression ou de contraindre d’autres pays à faire leur juste part », informe l’ambassadeur.

Il poursuit, « Nous avons besoin d’une science plus informée d’un point de vue africain. Nous ne devons pas simplement suivre la science mise en place par d’autres pays, ou financée par ceux-ci à travers des institutions multilatérales. Nous avons besoin d’un groupe de travail africain sur la science du climat – un Groupe intergouvernemental d’experts africain sur l’évolution du climat (GIEC) dirigé par et pour les Africains ».

Il informe que l’Afrique doit trouver des moyens d’exercer une plus grande pression sur tous les pays pour atteindre les objectifs de 1,5 et 2 degrés Celsius.

« Si ces objectifs sont des conditions préalables nécessaires à notre bien-être, nous devons nous demander si chaque pays qui souhaite faire du commerce ou investir en Afrique fait sa juste part de la tâche climatique », déclare l’Ambassadeur Di-Aping, ajoutant que le continent doit également renforcer la Coopération Sud-Sud sur le changement climatique.

Il dit que les efforts de lutte de l’Afrique contre le changement climatique et de développement doivent être basés sur l’autonomisation et l’auto-réforme.

La réunion est organisée par le Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC) de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Centre des sciences de l’environnement de l’Université d’Addis-Abeba.


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