Dar es Salaam, Tanzanie, le 19 mars 2018 (CEA) - Un nouveau rapport sur les dimensions de l’inégalité en Tanzanie a été publié ce lundi, à Dar es Salaam, par la Division des politiques de développement social (SDPD) de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), une institution de recherche indépendante tanzanienne.
Avec un coefficient de Gini de 0,43, l’inégalité globale en Afrique reste élevée par rapport aux autres régions. Cependant, la Tanzanie est l’un des rares pays d’Afrique où les inégalités ont diminué de près de 8%, passant de 0,39 en 2001 à 0,36 en 2012, selon le rapport.
La baisse des inégalités est attribuée, entre autres, à l’amélioration des politiques de redistribution dans le pays. Malgré ladite baisse, il existe d’importantes disparités entre les zones rurales et urbaines, les richesses et les hommes et les femmes, en particulier en matière de santé, selon un nouveau rapport de la CEA.
L’étude a été commandée par la CEA dans le cadre de son projet panafricain sur la « Promotion de l’égalité : Renforcer la capacité de certains pays en développement à concevoir et mettre en œuvre des politiques et programmes publics axés sur l’égalité ». Le rapport du pays a mis l’accent sur la présentation de l’état et des tendances en matière d’inégalités en Tanzanie à travers plusieurs dimensions.
Malgré des tendances à la baisse, le rapport montre que les personnes appartenant aux quintiles les plus riches représentent encore près de la moitié du revenu total en Tanzanie. Les personnes appartenant aux quintiles les plus riches s’approprient 48% du revenu total, alors que les individus des quintiles les plus pauvres ne reçoivent que 6,2% du revenu généré dans le pays.
Notamment, les inégalités dans l’éducation ont diminué au cours des deux dernières décennies avec la plus forte baisse enregistrée entre les zones géographiques. Les inégalités en eau sont également en baisse mais à un taux très faible. Cependant, les écarts dans les résultats en matière de santé augmentent et il existe des disparités significatives dans les domaines de la richesse.
En matière d’assainissement, le fossé entre les zones rurales et urbaines reste important et se fait ressentir avec un taux d’assainissement plus élevé dans les zones urbaines que les zones rurales. Il existe également des disparités entre les zones rurales et urbaines dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’eau.
Selon le rapport, le chômage des jeunes, plutôt que le chômage global est le plus grand défi en termes d’inégalités et de développement. Les femmes en Tanzanie sont une fois et demie plus susceptibles d’être au chômage, 12,3 pour cent que les hommes, 8,2 pour cent ; ce qui a des répercussions sur le revenu et le bien-être des ménages en général.
Comme le montre clairement le rapport, la faible productivité, le manque d’intégration du marché et l’inefficacité de la chaîne de valeur agricole, ainsi que le monopole d’exploitation des commerçants, sont les principaux facteurs qui distancent les revenus ruraux des revenus urbains.
Prenant la parole devant les participants issus des ministères, du milieu académique, de la société civile, à l’atelier de diffusion du rapport, Saurabh Sinha, Chef de la Section de l’emploi et de la protection sociale de la CEA, déclare que « créer des emplois productifs et décents couplés à un meilleur accès à l’éducation, à la santé, à l’eau et à l’assainissement, tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines, réduiront considérablement non seulement les inégalités, mais auront aussi un impact indirect sur la pauvreté ».
Lors du même atelier, Donald Mmari, Directeur exécutif de REPOA fait remarquer : « Bien qu’un meilleur accès aux services sociaux reste essentiel pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, il faut améliorer la qualité de ces services, en particulier celle de l’éducation et des compétences des jeunes, est nécessaire pour prévenir les inégalités intergénérationnelles et la pauvreté, faute de quoi la capacité de la nation à tirer parti de son dividende démographique sera compromise ».
Le rapport, qui fournit les taux nationaux les plus récents sur les inégalités en Tanzanie, inclut des données qui illustrent les grandes variations selon le lieu, le sexe et le statut de revenu sur diverses formes d’inégalités dans le pays.
Il est inscrit dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 « Ne laisser personne pour compte » et est spécifiquement conforme à l’Objectif 10 et à la cible 10.1 qui visent à « ...réaliser et maintenir progressivement la croissance des revenus des 40% de la population appartenant aux plus basses classes à un taux supérieur à la moyenne nationale ». Il appelle à une approche politique intégrée afin de réduire les inégalités en Tanzanie parallèlement aux plans de développement nationaux et aux ODD en général.
En particulier, le rapport fait clairement référence aux interventions politiques qui ont une incidence directe sur les inégalités en Tanzanie. Ceux-ci comprennent les politiques fiscales, les dépenses publiques, la protection sociale, les politiques du marché du travail et de l’emploi, entre autres.
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