L’économie bleue
Le concept de l’économie bleue recouvre une nouvelle vision de l’exploitation économique des ressources des océans, lacs, fleuves et autres étendues d’eau. Avec l’économie « verte », il offre un cadre pour une utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables. Pour l’Afrique de l’Est, l’économie bleue revêt une importance particulière, puisque la région s’étend sur la totalité de la ceinture centrale du continent africain, depuis l’océan Indien occidental jusqu’à l’océan Atlantique, et englobe les immenses réserves aquatiques de la région des Grands lacs.
Lors de la 19e réunion du Comité intergouvernemental d’experts à Antananarivo, organisée du 2 au 5 mars 2015 par le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est (BSR-AE) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), les participants ont reconnu l’importance de l’économie bleue pour la sous-région et confié au BSR-AE la mission d’évaluer les opportunités inhérentes à une approche de l’économie bleue et, en parallèle, d’examiner les défis que rencontrent les principales filières économiques dans la région. Les grands pôles d’activité retenus — gestion des ressources naturelles, transport maritime, énergie, pêches et tourisme — l’ont été de par l’importance qu’ils représentent pour les communautés de la sous-région, leurs perspectives de développement et leur importance dans une stratégie axée sur l’économie bleue. Soucieux de replacer ces activités dans leur contexte, le rapport propose également une analyse des conditions macroéconomiques prévalant dans la sous-région et dans l’océan Indien occidental, les enjeux géopolitiques connexes et les réseaux régionaux susceptibles d’être mobilisés pour déployer une approche de l’économie bleue au service du développement économique.
Fort de ces principes, le présent ouvrage constitue un catalogue exceptionnel des opportunités et des défis découlant de l’adoption d’une stratégie de développement économique et social fondée sur l’économie bleue dans la région de l’Afrique de l’Est. Il met également en évidence des perspectives de développement solidaire et inclusif, dont les décideurs politiques n’avaient jusqu’à présent pas pris conscience. C’est là un aspect essentiel quand on sait que l’accélération de la croissance que connaissent de nombreux pays d’Afrique ne s’accompagne ni d’une réduction de la pauvreté ni d’une amélioration sensible de la prospérité. Rapprochées des perspectives de croissance durable et solidaire identifiées par une approche de l’économie verte, les conclusions de ce rapport ne peuvent que donner des motifs d’espérance aux décideurs et aux habitants de la région.
La richesse et la diversité des écosystèmes est-africains, reliés les uns aux autres et interconnectés, pénétrant profondément dans l’arrière-pays et servant de passerelle entredeux océans, peuvent poser les jalons d’un développement à la fois durable et inclusif.
Il appartient désormais aux décideurs politiques et à la communauté internationale d’exploiter les pistes identifiées et présentées dans cette publication.