La CEA pour le lancement d’une étude sur le changement climatique dans les petites îles

Addis Abeba, 27 août 2014 (CEA) - En tant qu’aboutissement des évaluations quant aux opportunités et des vulnérabilités des petits États insulaires en développement d'Afrique, la CEA lancera le thème de l’étude à une manifestation parallèle lors de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) le 3 Septembre 2014 à Apia- Samoa.

Les six PEID d’Afrique à savoir le Cap-Vert, les Comores, la Guinée-Bissau,  Maurice, São Tomé et Príncipe, ainsi que les Seychelles font face à des défis de développement importants en raison de leurs caractéristiques particulières. Le changement climatique est sans doute le plus urgent. Les PEID africains sont par nature disparates, à commencer par leur taille jusqu’à leur développement économique. A titre d’exemple, alors que les Seychelles se composent de 115 petites îles, la Guinée-Bissau se trouve juste le long de la côte avec ses 80 îles environ. Sur le plan économique, les pays varient en termes de leur niveau de développement. Sur six PEID, les Comores, la Guinée-Bissau, São Tomé et Príncipe appartiennent aux pays les moins avancés (PMA), alors que le Cap-Vert, l’île Maurice et les Seychelles sont des pays à revenu intermédiaire. Les PEID d’Afrique se différencient également du point de vue de leur vulnérabilité au changement climatique et se caractérisent par divers niveaux de capacité d'adaptation. Avec l'exposition aux catastrophes liées  à la nature et au climat, un certain nombre d'autres facteurs aggravent la fragilité des PEID africains au changement climatique.

 L’étude de la CEA donne un aperçu de la vulnérabilité des PEID d’Afrique aux impacts des changements climatiques et souligne le «paradoxe des petits" au sein de ces pays. Les auteurs de l'étude définissent le paradoxe dans ce sens que les PEID payent  un lourd tribut aux changements climatiques et de façon disproportionnée si l’on considère leur petite taille. En effet à cet égard, les PEID sont surchargés avec des coûts de gestion des défis climatiques dont ils sont les moins responsables, étant donné que l’émission annuelle du dioxyde de carbone combiné (CO2) de tous les PEID compte pour moins d'un pour cent des émissions mondiales.

Figure 1: Nombre de catastrophes, de personnes affectées et de pertes économiques

Figure 1: Nombre de catastrophes, de personnes affectées et de pertes économiques

Le document de la CEA illustre davantage les efforts en cours en matière de renforcement de la résilience pour lutter contre le changement climatique dans les secteurs économiques  clés tels que le tourisme, l'agriculture, la pêche et l'énergie renouvelable dans les PEID africains et les possibilités d’améliorer lesdits efforts.

La petite taille géographique, l’insularité, l'éloignement, une démographie galopante, l'infrastructure peu développée, la faible diversification de l'économie, la capacité limitée et l'exposition aux risques naturelles rendent les PEID africains extrêmement vulnérables aux chocs exogènes, y compris les catastrophes naturelles et les impacts du changement climatique.

 Malgré les défis socio-économiques importants attribuables à leurs caractéristiques propres et au changement climatique, à quelque chose malheur est bon puisque ces problèmes conduisent souvent à des opportunités qui peuvent galvaniser la transformation économique grâce à l'adaptation innovante et aux stratégies d'atténuation, y compris les politiques et les cadres qui s’intéressent  à la mobilisation durable des riches ressources biologiques et minérales de l'océan. Celles-là comprennent la pêche, le tourisme, le transport maritime, les richesses minérales du fond de la mer, les énergies renouvelables et les accords commerciaux internationaux équitables.

Les PEID africains disposent de ces ressources marines et côtières importantes qui sont des bases significatives de ressources pouvant offrir des possibilités pour la transformation  de leurs économies et l’amélioration de leur capacité à répondre aux impacts du changement climatique prédits par la plupart des modèles de changement climatique. Pour répondre à ces défis, les PEID africains doivent positionner leurs stratégies nationales et régionales de développement de façon à tirer parti de ce qui suit:

  1. L’unicité géographique (en tirant les leçons des différentes régions des PEID)
  2. La coopération régionale
  3. La transition vers l'économie verte
  4. L'évolution vers la sécurité alimentaire
  5. Le renforcement de la capacité institutionnelle et gouvernementale
  6. Les innovations et le transfert de technologie

 Les PEID africains ont tendance à être négligés dans la littérature prédominante sur les changements climatiques et leurs vulnérabilités différentielles sont souvent noyées dans des rapports qui mettent l'accent sur ​​les impacts biophysiques avec seulement de simples références à la vulnérabilité sociale. Cependant, avec de nombreux processus mondiaux tels que la série de conférences internationales sur les petits États insulaires en développement, la sensibilisation peut renforcer le soutien à l’interne et permettre aux PEID d’Afrique d’entrer dans une phase de renouvellement institutionnel qui veillera à ce que beaucoup de leurs institutions soient adaptées aux besoins et puissent identifier les risques et opportunités climatiques.

Dès le lancement, le document de la CEA sera posté sur ce site.


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