Dakar (Sénégal), le 26 mars 2017 (CEA) - Une table ronde sur la problématique Mettre fin au Sida en Afrique a eu lieu ce dimanche, à Dakar, Sénégal, sous le thème « Mettre fin à l’épidémie du Sida en tant qu’investissement économique : le développement des ressources humaines dans les villes et régions les plus touchées ».
L’accent qui est mis sur les villes s’explique du fait de la densité de la population urbaine, comme le fait savoir Takiwaa Manu, Directrice de la Division de la politique du développement social de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
« Les villes et les espaces urbains jouent un rôle critique dans l’accélération des mesures contre le Sida et les actions menées dans les villes détermineront le succès national et mondial à éradiquer l’épidémie d’ici 2030. Avec une densité de population élevée, les villes comptent une proportion plus importante de personnes vivant avec le Sida et autres maladies. Le risque et la vulnérabilité à la Tuberculose et à l’infection du VIH, par exemple, sont toujours plus élevés chez les jeunes urbains ».
La nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida, adoptée par tous les États membres lors de la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida en juin 2016, appelle les pays à accélérer la riposte à l’épidémie du sida d'ici l'année 2030.
Il existe également question de l’objectif 90-90-90, qui implique qu’en 2020, 90% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaîtront leur séropositivité, 90% de toutes les personnes diagnostiquées avec le VIH recevront une thérapie antirétrovirale soutenue et 90% de toutes les personnes sous traitement antirétroviral se verront supprimer le virus.
Badara Samb, Directeur des Initiatives spéciales au Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH / Sida (ONUSIDA), explique que la réalisation de l’objectif 90-90-90 est importante et urgente.
« Si nous réalisons cet objectif de 90-90-90 d’ici 2020, nous serons en mesure, d’ici 2030, de réclamer la fin de l’épidémie du Sida. Mais en même temps, si nous n’y parvenons pas d’ici 2020, nous v ».
M. Samb a néanmoins averti que cet objectif pourrait être entravé par le manque actuel de personnel de santé dans de nombreux pays. Citant des chiffres de l’OMS, il déclare que « environ 2 millions d’agents dans la santé communautaire sont nécessaires pour atteindre l’objectif de 2020 ».
La question du manque de personnel de santé a été renforcé par Emmanuel Nnadozie, Directeur exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), qui déclare qu’il est possible d’engager la diaspora africaine.
« Nous devons penser à exploiter les capacité intellectuelle et financière de la diaspora africaine pour résoudre ce problème ».
Dans son allocution d’ouverture, le Vice-Ministre des finances et du développement économique de la Sierra Leone, Momoh Vandi, déclare que son pays a fait des progrès considérables dans la lutte contre le sida.
« Nous disposons de 710 établissements de santé offrant des tests de dépistage du VIH et 304 d’entre eux fournissent un traitement. Sur les 53 000 citoyens séropositifs, 17 000 sont actuellement traités ».
Les ministres adjoints font remarquer également qu’un certain nombre de mesures fiscales ont été prises pour accroître les ressources nationales dans la lutte contre le sida.
L’évènement était conjointement organisé par la CEA, la CUA et l’ONUSIDA dans le cadre des activités de la Semaine du développement africain de 2017. Parmi les participants figuraient des représentants de l’ONUSIDA, de l’ONU-Habitat, de l’OMS, de la CEA, de l’ACBF, de l’Association panafricaine des chirurgiens et de la société civile.
Les panélistes se montrés généralement optimistes quant à l’objectif de 90-90-90, si des progrès suffisants sont réalisés et les villes sont prêtes à lutter contre le Sida.
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