Lancement à Johannesburg, du Rapport sur la gouvernance en Afrique traitant de la corruption.

Johannesburg, le 20 février 2017 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique, en partenariat avec l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA) a lancé aujourd’hui le quatrième Rapport sur la gouvernance en Afrique (RGA IV), intitulé « Évaluer la corruption en Afrique : la dimension internationale est importante ». Le lancement a eu lieu dans la salle de conférence principale de SAIIA au cœur du campus de l’Université de Witwatersrand.

Ce rapport remet en question la conceptualisation traditionnelle et étroite de la corruption comme « l’abus de la fonction publique à des fins personnelles ». Il est indiqué que la corruption doit être considérée comme un phénomène de gouvernance plus large, où les agents privés et externes assument également une responsabilité partagée. Le Rapport implore les pays africains et les partenaires de repenser la façon dont la corruption est évaluée en général et dans le contexte africain en particulier. Il appelle à ne point recourir aux moyens d’évaluation de la corruption purement fondés sur la perception de la corruption et demande de se concentrer sur des approches basées plus sur des critères factuels, quantitatifs et objectifs.

En présentant le rapport, Francis Ikome, Chef de la Section de la gouvernance et de la gestion du secteur public dans la Division de la politique macro-économique, à la CEA, souligne le caractère multiforme de la corruption, ainsi que ses dimensions internationales et l’impact négatif qu’elle a sur le programme de développement et de transformation de l’Afrique. Il souligne la nécessité d’évaluer les actes et pratiques de corruption dans un contexte plus large de la gouvernance économique.

Lors du lancement, le Professeur Melaku Desta, Conseiller spécial du Directeur général du Secrétariat du MAEP souligne le caractère transversal de la corruption et la difficulté inhérente à la définir avec précision. Il dit : « En dépit des défis à définir correctement la corruption, nous la reconnaissons lorsque nous la voyons ». Il reconnait l’importance des institutions dans la lutte contre la corruption, mais fait valoir que ces mêmes institutions ne sauraient combattre ladite corruption. Plus important encore, le renforcement de capacités et des ressources de ces institutions, ainsi que le respect des normes et des règles qui régissent ces institutions.

Pour sa part, Ibrahim Fakir, Commentateur politique et Directeur des programmes, à l’Institut de recherche socio-économique d’Auwal (ASRI), fait savoir que le rôle de la politique ne devrait pas être négligée chaque fois que la corruption est abordée en Afrique.

« La gouvernance ne fonctionne pas isolément, au contraire, elle est formée et structurée par l’organe politique de l’État et vu que les États africains exercent depuis longtemps une piètre politique, ceci a joué sur leur gouvernance, y compris dans la capacité des institutions établies à combattre la corruption », déclare M. Fakir.

M. Fakir ajoute que bien qu’il faille admettre l’importance de la dimension internationale de la corruption comme le témoigne le Rapport, il est essentiel de se concentrer sur la dimension nationale, y compris le renforcement des institutions nationales de gouvernance.

Les participants, venant de divers segments du public, y compris les diplomates, les universitaires, le secteur privé et les responsables gouvernementaux se sont résolument engagés dans le contenu du rapport et les perspectives des présentateurs, y compris le degré de perception des niveaux de corruption en Afrique qui a façonné les attitudes envers l’Afrique, notamment en matière d’Aide publique au développement (APD) et d’Investissements directs étrangers (IDE).


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