Mines et développement en Afrique centrale : beaucoup reste à faire

Brazzaville, le 14 déc. 2016 (CEA) – Malgré les efforts déployés par les  pays de l’Afrique centrale pour intégrer les objectifs de la Vision Minière Africaine (VMA) dans leurs politiques et cadres législatifs nationaux,  les résultats sont encore limités et ne permettent pas  encore au secteur minier d’être le moteur d’une croissance inclusive et d’un développement durable. C’est ce qui ressort du rapport préparé par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) sur « l’état d’avancement et les perspectives de la mise en œuvre de la Vision Minière Africaine de l’Afrique en Afrique Centrale ».  Le rapport qui vise à aider les pays de la sous-région à profiter davantage de leur énorme potentiel minier, a été examiné lors d’une réunion ad hoc d’experts qui vient de se terminer à Brazzaville, République du Congo.

Le travail approfondi sur l’économie minière de la sous-région montre que, pour ce qui est des régimes nationaux, les pays membres de la CEEAC ont encore du travail à faire quant à l’alignement de leurs régimes miniers avec la VMA dont l’objectif à long-terme est basé sur la mise en place des mécanismes permettant d’avoir : (i) un secteur minier transparent, et (ii) une exploitation optimale, équitable et raisonnée des ressources minérales, afin de soutenir une croissance soutenue, inclusive et durable.

 

Cérémonie protocolaire

Dans son allocution d’ouverture de  la réunion, Monsieur Louis Marie Joachim Djama – représentant du Ministre des Mines et de la Géologie de la République du Congo a souligné l’importance de la réflexion sur la Vision Minière Africaine (VMA) tout en admettant que bien que la nature ait doté son pays d’immenses ressources minières  le « pays ne tire pas pleinement profit de ces dernières qui sont rarement transformées localement en produits industriels et sont exportées sans véritable valeur ajoutée locale. »

 

Il a néanmoins informé les experts que son pays a  créé un environnement propice à la mise en valeur de ces ressources minières dans le cadre du d’un Plan National de Développement du Congo.

Le Représentant Résident du PNUD et Coordonnateur du Système des Nations Unies au Congo M. Anthony Ohemeng-Boamah, qui a pris part à la cérémonie d’ouverture, a indiqué que les pays d’Afrique centrale sont déjà les principaux fournisseurs de certains minéraux et devraient donc être audacieux dans leur niveau d'ambition en investissant dans le renforcement des capacités et institutions pour transformer leurs gisements minéraux en véritable sources de richesses. Citant l’exemple du coltan qui est l’un des principaux composants des téléphones portables, il a ajouté que « nous devons néanmoins être plus que de simples fournisseurs de coltan brut pour devenir des producteurs de composants pour smartphones à base de coltan ».

« Il s’agit de passer d’une situation où nous sommes des collecteurs passifs de taxes, de dividendes et de royalties à une approche où nous privilégions l’utilisation de nos matières premières pour booster l’industrialisation et la transformation structurelle de nos économies» a-t-il estimé. 

Pour sa part, le Directeur du Bureau Sous-Régional pour l'Afrique Centrale de la CEA, M. Antonio Pedro, a noté l'évolution de la dynamique des industries extractives depuis l'adoption de la Vision Minière Africaine en 2009, à savoir la baisse des prix des produits de base, l’entrée en jeux des Objectifs de Développement Durable, les défis croissants des changements climatiques et l'impact de la transformation numérique et des progrès technologiques sur le secteur.

Il a souligné que cette situation représente à la fois un défi et une opportunité pour la mise en œuvre de la VMA en Afrique centrale. « Ainsi, a-t-il continué, la République du Congo qui repose sur un gisement de potasse évalué à près de trois milliards de dollars, pourrait jouer un rôle central dans la fertilisation des terres pour nourrir la population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards de personnes en 2050».

 

A son avis, les Etats de l'Afrique Centrale doivent donc saisir les opportunités introduites par la nouvelle dispensation.

 

Une fois finalisé, le rapport de la CEA sera diffusé aux décideurs de la sous-région afin qu'ils puissent en exploiter le contenu pour améliorer la contribution du secteur minier au développement de leur pays. 

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