La CEA appuie l’initiative pour un dialogue entre l’Afrique et les pays BRICS

Durban, 28 mars 2013 (CEA) - Le cinquième sommet des pays BRICS a été accueilli par le Gouvernement sud-africain à Durban (Afrique du Sud) le 27 mars 2013 sur le thème « Les pays BRICS et l’Afrique: Partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation ».  Dans le cadre du sommet, un dialogue BRICS-Afrique a réuni les dirigeants des pays BRICS et les chefs d'État et de gouvernement des pays africains représentant l'Union africaine, les communautés économiques régionales, l'initiative du NEPAD pour les infrastructures et les présidents de l'Union africaine et de la Commission de l'Union africaine. Pas moins de neuf chefs d'État africains et de gouvernement ont assisté au dialogue.

L'établissement des priorités afférentes au programme de développement de l'Afrique s’inscrit dans la suite des engagements pris aux sommets précédents des pays BRICS. Dans la déclaration de Delhi, adoptée au quatrième sommet BRICS le 29 mars 2012, les dirigeants des pays BRICS ont noté: "nous attachons la plus haute importance à une croissance économique qui appuie le développement et la stabilité en Afrique, étant donné que bon nombre de ces pays n'ont pas encore atteint leur plein potentiel économique. Nous renforcerons notre coopération pour soutenir leurs efforts visant à accélérer la diversification et la modernisation de leur économie... ".

Le partenariat économique de l'Afrique avec les pays BRICS est une nécessité impérative pour la croissance économique et la transformation structurelle de l'Afrique.  Les pays BRICS sont de plus en plus des acteurs majeurs dans l'économie mondiale et devraient devenir les plus grandes économies du monde dans les vingt ans à venir, en particulier la Chine. Ils représentent 43 % de l'économie mondiale, soit un cinquième du PIB mondial, estimé à environ 13 700 milliards de dollars des États-Unis et des réserves de change de 4 400 milliards de dollars des États-Unis au total. Compte tenus de leur importante population (40 % de la population mondiale), les pays BRICS constitueront le plus grand marché du monde d’ici 20 ans.

Les relations économiques de l'Afrique avec les pays BRICS s’intensifient mais restent très inégales selon le pays BRICS concerné. Les échanges commerciaux avec les BRICS se sont développés plus rapidement qu'avec toute autre région du monde, doublant de volume depuis 2007 pour s’établir à 340 milliards de dollars des États-Unis en 2012, et devraient, selon les projections, atteindre 500 milliards de dollars en 2015. Les flux d’IDE vers l'Afrique provenant de l’Inde, de la Chine et du Brésil sont passés de 18 % du total entre 1995 et 1999 à 21 % entre 2000 et 2008. L’aide aux projets a aussi été substantielle, notamment venant de la Chine.

Dans le cadre de l'appui de la CEA au dialogue BRICS-Afrique, la CEA a produit un document technique sur la coopération Afrique-BRICS et ses implications pour la croissance, l'emploi et la transformation structurelle en Afrique. L'étude pose deux questions. Conjugué à l’investissement et à l’aide de la part des BRICS, quel effet pourrait avoir le commerce sur la croissance, l’emploi et la transformation structurelle en Afrique ? Comment le continent peut-il maximiser les retombées de ses relations avec les BRICS et réduire au minimum les risques? Il est noté dans le rapport que l’Afrique doit mettre à profit sa coopération avec les pays  BRICS pour développer les secteurs qui produisent des effets multiplicateurs plus accrus, y compris dans le secteur manufacturier et l'agriculture, améliorent la protection sociale et facilitent la transformation économique. Vu les atouts des pays BRICS dans les domaines des investissements rentables dans l'industrie, des ressources naturelles et des infrastructures notamment, un partenariat avec l’Afrique est porteur d’une situation gagnante pour les deux parties.

Cependant, pour intensifier ses relations avec les pays BRICS, l'Afrique doit fondamentalement améliorer ses stratégies et ses capacités de compréhension globale des enjeux, de négociation, de coordination et de suivi et accroître son avantage concurrentiel dans le commerce international, pour bénéficier au maximum de ces relations. En d'autres termes, fixer de nouvelles règles à ces relations sera essentiel pour assurer des rapports économiques mutuellement avantageux.

Le dialogue a comporté des délibérations exhaustives dans les domaines du commerce, des infrastructures et de l’aide entre les chefs d'État africains présents et les dirigeants des pays BRICS. Une grande partie de la discussion a porté sur le rôle que pourrait jouer une banque BRICS, sur laquelle les dirigeants BRICS sont parvenus à un accord de principe, dans l'appui aux priorités d'investissement de l'Afrique.

Clôturant la réunion, le Président de la République d'Afrique du Sud, S.E. M. Jacob Zuma, a remercié tous les dirigeants présents et a noté l'appui technique apporté par la CEA à la production du document de fond de la réunion. Il a prié la CEA de continuer à soutenir le programme de développement de l'Afrique par le biais de produits de recherche et de savoir rigoureux et empiriques.

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