Abidjan, 20 mars 2013 (CEA) - Plus de 30 journalistes venus des cinq régions d'Afrique étaient invités aujourd’hui à une séance d’information sur le thème « L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique »avant la sixième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l'économie et des finances de l'Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, qui doit se dérouler du 21 au 26 mars 2013 à Abidjan (Côte d'Ivoire).
Organisée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA), l’atelier visait à mieux faire connaître aux journalistes certaines questions qui allaient être abordées à la Conférence par les experts en rapport avec l’industrialisationet d’autres questions connexes.
Parlant au nom de Mme Habiba Mejri-Cheikh, Directrice de l’information et de la communication à la Commission de l’Union africaine, Mme Esther AzaaTankou, attachée de presse principale, a souligné qu’il incombait aux médias africains de promouvoir une image véridique de l’Afrique dans toutes les questions concernant le développement pour que l’Afrique puisse occuper la place qui lui revient sur la scène mondiale. Elle a mis en lumière les huit domaines d’action prioritaires de la Commission de l’Union africaine pour 2013-2017, soulignant que pour la première fois, l’information et la communication, figurant en septième place, étaient devenues une priorité de l’Union africaine et un élément de son Plan stratégique. « Cela montre l’importance que la Présidente de la CUA, MmeNkosazanaDlamini-Zuma, accorde à cette activité », a-t-elle noté.
MmeTankoua aussi invité les médias à se mobiliser en vue du cinquantième anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) autour du thème Panafricanisme etrenaissance africaineet à faire figurer l’événement en bonne place dans leurs organes respectifs.
Parlant aux journalistes, M. YinkaAdeyemi, Chef du Service de l’information et de la communication de la CEA, a souligné l’importance du thème de la Conférence – L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique – et la raison pour laquelle le thème avait été retenu cette année. Il a fait valoir que l’accélération du programme d’industrialisation de l’Afrique était un moyen de pérenniser les acquis obtenus récemment en matière de croissance économique.
M. Adeyemia noté que l’objectif de l’atelier était de permettre aux journalistes de fournir une couverture plus analytiqueet plus complète de la Conférence en leur donnant l’occasion d’interagir avec les différents experts pendant les séances de travail.
M. RenéNguettiaKouassi, Directeur des affaires économiques à la CUA, a expliqué l’importance du renforcement de l’industrialisation par le fait que l’Afrique détenait 60 % des terres arables de la planète, ce qui représentait un potentiel énorme de production agricole. Et pourtant, a-t-il souligné, une très petite part des ressources naturelles du continent est transformée au niveau local. L‘industrialisation de l’Afrique contribuerait à une création durable de richesse, les ressources naturelles et d’autres matières premières du continent étant converties en produits à valeur ajoutée destinés à être exportés vers les marchés mondiaux et à encourager l’investissement et la création d’emploi en Afrique. De plus, a-t-il expliqué, l‘industrialisation peut aider à construire des économies compétitives susceptibles de s’intégrer à l’économie mondiale. « L‘industrialisation est une précondition pour que l’Afrique connaisse un développement accéléré », a-t-il souligné.
Des exposés ont été faits sur des sous-thèmes relatifs aux conditions économiques et sociales en Afrique, les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et le programme de développement de l’Afrique pour l’après-2015 et les problèmes et perspectives démographiques du continent.
Sur les questions démographiques, M. Jay Gribblea fait valoir dans son exposé qu’une croissance économique accélérée peut survenir quand la structure d’âge de la population change, d’où le concept de rente démographique.
Plus tard,pendant une conférence de presse, Emmanuel Nnadozie, directeur de division à la CEA, a dit que pour réussir, tout programme d’industrialisation nécessitait des conditions propices aptes à renforcer les capacités intérieures, en particulier s’agissant des infrastructures matérielles et sociales, du capital humain, des systèmes financiers, de la technologie et de la gouvernance.
Il a fait valoir qu’un secteur agricole modernisé à forte intensité de main-d’œuvre crée des emplois et de la valeur ajoutée dans les activités agro-industrielles, et permettrait de faire sortir beaucoup d’Africains de la pauvreté.
« Nous devons accorder l’attention voulue à la question du chômage des jeunes; ce sont 200 millionsd’emplois qui ne seront pas créés si l’on ne change pas notre manière de travailler »,a-t-il souligné.
M. Nnadoziea également souligné la nécessité de politiques appropriées pour encourager le développement du secteur privé de l'Afrique, disant qu’ « un secteur privé crédible a une incidence positive sur la croissance économique ».
Il a exhorté les journalistes à approfondir leur connaissance du rôle de l'industrialisation dans la transformation économique du continent.
Les séances de travail étaient animées par deux représentants expérimentés des médias, M. JeneraliUlmwenguet Mme Deborah Mesce.
Les ministres africains des finances et de l'économie, ainsi que les gouverneurs des banques centrales, se réuniront à Abidjan sous le thème « L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique » pour parler des questions liées au programme de développement de l'Afrique. Ce vaste thème fait suite aux recommandations des conférences précédentes et en particulier d’une des conclusions issues de la Conférence de 2012, à savoir qu’il fallait redoubler d’efforts pour libérer le potentiel de l'Afrique de devenir un pôle de croissance mondial.
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