Addis-Abeba, le 26 janvier 2013 (CEA) -Lors d’une réunion de haut niveau du Comité d’orientation des chefs d’État de gouvernement du NEPAD, qui s’est tenue aujourd’hui, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M. Carlos Lopez, a défini certaines questions clefs devant figurer dans une étude approfondie en cours sur la mobilisation de ressources intérieures en vue de financer le développement de l’Afrique et, en particulier, la mise en œuvre des projets du NEPAD.
Les idées qui se dégagent de l’étude sont nées des efforts déployés pour trouver, au sein du continent, des solutions au financement des infrastructures non encore en place et d’autres priorités dans le cadre du programme de transformation de l’Afrique.
Selon la présentation faite par M. Lopez, le montant moyen des projets à financer oscillerait entre 50 et 100 millions de dollars, nécessitant la mobilisation d’un cofinancement de la Banque africaine de développement, d’autres banques régionales, de fonds de capital-investissement, de partenaires internationaux et d’autres investisseurs du secteur privé.
C’est ainsi que le fonds pour le développement des infrastructures de l’Afrique est destiné à compléter les investissements dans des projets nationaux et régionaux d’infrastructure, en particulier la mise en œuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Faisant observer qu’il y a 38 fonds de capital-investissement consacrés aux infrastructures, notamment les satellites, les routes à péage, les barrages et les aéroports, M. Lopez a également souligné la nécessité de recourir au secteur en plein essor de ces fonds, évalués actuellement à 30 milliards de dollars. Il a ajouté qu’il était nécessaire de continuer à promouvoir la mise en place de fonds de capital-investissement basés en Afrique.
Le Secrétaire exécutif a aussi mis en avant le besoin d’un marché africain des obligations, en déclarant que, bien qu’elles soient relativement nouvelles et limitées à quelques pays, les émissions d’obligations africaines prospéraient sur le marché international des obligations. Il a cité les cas de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie, du Kenya, du Nigéria et de la Zambie où les émissions récentes d’obligations avaient été souscrites 15 fois.
« Pour rendre le marché obligatoire africain plus performant, il faut garantir des rendements supérieurs, des coûts d’emprunt faibles, des incitations fiscales appropriées et des facilités de crédit qui protègent contre les défauts de payement » a-t-il dit.
Abordant la question des envois de fonds, M. Lopez a informé le forum de haut niveau que la titrisation des envois de fonds de la diaspora africaine serait également bénéfique. « On trouve de bons exemples de l’utilisation de cet instrument » en Afrique et ailleurs, a déclaré le Secrétaire exécutif qui a précisé que la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) avait fait les arrangements nécessaires pour que le Ghana emprunte 40 millions de dollars, assurés par des envois par transfert électronique par Western Union.
« Il existe une base de ressources considérable qui devrait permettre que des instruments » tels que les fonds de pension, « qui se développent à un rythme phénoménal », prennent de l’importance en Afrique », a dit le Secrétaire exécutif.
À tout cela s’ajoute l’idée de créer une facilité africaine de garantie du crédit (ACGF) qui pourrait contribuer à susciter la confiance des investisseurs, selon le Secrétaire exécutif.
L’orateur a par ailleurs souligné le besoin d’une administration fiscale améliorée, laquelle permettrait d’accroître les recettes fiscales, le taux d’imposition étant de 10 % dans certains pays contre le seuil des 15 % requis pour les pays à faible revenu. Il était en outre nécessaire de juguler les flux financiers illicites en provenance du continent et qui seraient de l’ordre de 50 milliards de dollars. À cet égard, le travail qu’effectuait le Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique serait d’une grande utilité.
Le Secrétaire exécutif a saisi l’occasion pour assurer le forum de son appui à la nouvelle initiative visant à honorer le leadership et l’engagement au service du développement de l’Afrique et en particulier du NEPAD dont a fait preuve le regretté Premier Ministre Meles Zenawi. Le Centre Meles Zenawi pour le développement durable sera sis au sein du NEPAD, selon M. Lopez.
« Il s’agit là d’un geste tout à fait digne à la mémoire d’un grand leader africain et d’une personnalité d’envergure mondiale », a déclaré l’orateur.
M. Lopez prenait pour la première fois la parole à la vingt-huitième réunion de haut niveau du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du NEPAD, en sa qualité de Secrétaire exécutif de la CEA. Le forum de haut niveau se réunit préalablement au Sommet des chefs d’État et de gouvernement censé commencer le week-end.
L’étude sera officiellement présentée au Sommet de l’Union africaine en mai 2013 lors d’une session extraordinaire consacrée à la mobilisation de ressources intérieures.
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