La coopération plutôt que la compétition est la clé d'une intégration régionale réussie

Kigali- 28 Octobre 2016 (ECA) -Les avancées de l'Afrique sub-saharienne en matière d'intégration économique régionale et mondiale étaient le thème principal du dialogue politique organisé ce mercredi au Centre de Convention de Kigali par le Bureau de l'Afrique de l'Est de la CEA. Les experts de la CEA, de l'UNESCO, de l'Université de Brême en Allemagne et des spécialistes du développement au Rwanda ont fait valoir qu'une intégration régionale transformative pourrait être atteinte par la collaboration entre les pays plutôt que la concurrence économique.

A travers l'exemple du "Brexit" en Europe, et son impact potentiel sur les pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), M. Andrew Mold, le directeur par intérim du Bureau de l'Afrique de l'Est de la CEA, a expliqué que son impact direct via les liens commerciaux et d'investissement pourrait être relativement réduit. Mais à plus long terme, le Brexit pourrait avoir des implications importantes sur les grandes questions qui préoccupent l'Afrique comme par exemple les accords de partenariat économique (EPAs). De son côté, tout en reconnaissant la gravité de la crise de l'Euro de 2010-11, Dr Tobias Knedlik, membre du groupe de recherche sur les perspectives de développement en Afrique à l'Université de Brême, a expliqué comment l'Union Monétaire Européenne a contribué à l'amélioration de l'intégration économique de l'Euro-zone. Les discussions ont ensuite porté sur les leçons tirées de cette expérience pour l'Afrique de l'Est.

Dans le débat sur les perspectives de l'intégration régionale en Afrique de l'Est, M. Rodgers Mukwaya, un économiste de la CEA, a souligné les avantages que les économies de la sous-région pourraient tirer de la mise en œuvre des Accords de Libre-échange Tripartite (TFTA) et Continental (CFTA). Nazar Hassan, un spécialiste des sciences et technologies de l'UNESCO, a souligné que sans politiques solides en matière de sciences, technologies et innovations (STI), la région aurait du mal à faire face à la concurrence des marchés régionaux et mondiaux.

Enfin M. Mold a montré que les pays de la CAE connaissaient encore un rythme plutôt lent de transformation structurelle et qu'ils étaient confrontés à des problèmes de compétitivité. Selon lui, les deux principales raisons pourraient être la faiblesse du système bancaire et le faible taux d'investissement. Il a souligné la nécessité d'accroître la taille des entreprises nationales pour qu'elles puissent devenir des champions régionaux. À cet égard, une plus grande intégration économique régionale pourrait être la voie à suivre.

Informations

Le Bureau del'Afrique de l'Est de la Commission Économique des Nations-Unies pour l'Afrique, ECA-EA, est basé à Kigali au Rwanda et couvre 14 pays: le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Éthiopie, l''Eritrée, le Kenya, Madagascar, l'Ouganda, la R.D. Congo, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud et  la Tanzanie.

 

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Le Bureau de l'Afrique de l'Est
Commission économique pour l’Afrique