New York, le 22 septembre 2016 (CEA) - Investir dans les infrastructures transfrontalières africaines ne revient pas à prendre des risques, a déclaré lundi à New York M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA. Le commerce et les infrastructures transfrontalières sont d’une importance capitale pour la concrétisation des ambitions d’intégration régionale africaines, a-t-il souligné, appelant les fonds souverains à soutenir le développement du continent en investissant dans des infrastructures durables destinés, selon lui, à devenir d’importants vecteurs de croissance.
« Pendant trop longtemps, l’Afrique a souffert d’un coût du capital excessivement élevé en raison de la perception des risques liés à l’investissement plutôt qu’à la réalité sur le terrain », a souligné M. Lopes. Selon le rapport du Moody’s Investors Service sur les défaillances des débiteurs et les taux de recouvrement pour les projets financés par des prêts bancaires, 76,9% des défauts de paiement sont survenus en Amérique du Nord, en Europe et en Asie de l’Est, contre seulement 3% pour l’Afrique, soit seulement 7 projets sur 223 menés sur le continent.
A l’occasion de sa participation au lancement de “16: Infrastructure projects for African integration” (16 Projets d’Infrastructures pour l’Intégration Africaine), une publication conjointe de la CEA et de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD à la Bourse du NASDAQ, M. Lopes a souligné que les 16 projets d’infrastructures présentés dans la publication ont été sélectionnés par les Chefs d’Etat africains sur la base des priorités continentales et de leur impact potentiel sur l’intégration régionale.
Le rapport dénombre 16 projets susceptibles de renforcer l'intégration régionale en l'Afrique dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et l'Agenda d'action de Dakar pour accroître les investissements du secteur privé dans l’infrastructure régionale.
Selon M. Lopes, le défi pour l’Afrique est d’assurer que ses infrastructures soient durables, tenant en compte l’impact du changement climatique et soutenir le commerce intra-africain. Les données disponibles à propos de ce dernier peuvent être erronées pour trois raisons :
- Pour lui, les données montrent plutôt une moyenne africaine qui prend en compte toutes les sous-régions du continent, dont l’Afrique du Nord, au poids économique important mais dont le taux des échanges intra-africains s’élève à 3% et l’Afrique de l’Est, où ce taux atteint 26%, soit une performance comparable à celle de l'Asie du Sud-Est ;
- deuxièmement, a-t-il ajouté, les chiffres de commerce sous-estiment de manière significative le volume de l'économie informelle dans de nombreux pays africains et ;
- troisièmement, le manque de statistiques de qualité qui prennent en compte les opérations transfrontalières sophistiquées telles que celles des banques transfrontières ou le roaming téléphonique – autant d’éléments qui participent à l’intégration de l’Afrique ;
En plus des 70 investisseurs qui ont pris part à la réunion, on a également remarqué la participation de Dr Ibrahim Assane Mayaki – Directeur Général de l’Agence du NEPAD, M. Jeff Radebe – Ministre à la Présidence sud-africaine, Mme Fatima Haram Acyl – Commissaire Chargé du Commerce et de l'industrie à la Commission de l'Union africaine, M. Mukisa Kituyi – Secrétaire Général de la CNUCED et M. Andrew Hersowitz – Coordonnateur du projet Power Africa (initiative américaine pour accroitre l’électrification en Afrique).
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