Free Movement of Persons
La libre circulation des personnes à travers les frontières est une priorité du programme d’intégration régionale pour les États membres, principalement en raison des avantages commerciaux potentiels qui lui sont associés. Elle représente un outil puissant pour dynamiser la croissance économique et les compétences grâce aux voyages que les populations peuvent effectuer sans difficulté aux fins de commerce, de tourisme ou d’éducation. Un pays qui ouvre ses frontières ou dont la nation est en mouvement a tout à y gagner, comme l’illustre la récente croissance des envois de fonds[1].
La condition préalable à la réalisation d’investissements transfrontaliers est une libéralisation suffisante de la libre circulation des personnes dans les États membres. En outre, « la libre circulation des personnes et les droits de résidence et d’établissement » s’inscrivent dans la cinquième étape du Traité d’Abuja devant être réalisée d’ici 2023. À ce jour, les entreprises ne sont pas en mesure de trouver, de faire venir ou de garder des professionnels en raison des lois restrictives régissant l’immigration et entravant la mobilité des services professionnels, tout en limitant la mise en commun des compétences régionales à travers le continent[2]. L’obtention d’un visa à l’arrivée pour les Africains est un enjeu majeur. Cela n’est possible que dans 25 % des autres pays africains et il est donc plus facile pour un Nord-américain, par exemple, de voyager sur le continent que pour un Africain[3]. Face à cet obstacle, l’Union africaine a exhorté ses États membres à délivrer des visas à l’arrivée aux ressortissants des autres pays africains. Elle appelle également à la mise en place du « passeport africain unique » pour réaliser l’objectif susmentionné et au renforcement du commerce intra-africain dans le cadre de l’Agenda 2063[4].
Les pays et régions d’Afrique doivent encourager la réciprocité positive en appliquant le traitement dont ils bénéficient dans des pays plus ouverts aux visas et en promouvant la délivrance de visas à l’arrivée ou la mise en place de visas spécifiques à un bloc régional. Les dirigeants et les décideurs doivent œuvrer afin que chaque Africain soit capable de présenter un passeport africain aux contrôles à l’’immigration à l’échelle continentale. À cet égard, l’amélioration des infrastructures et des services de transport peuvent faciliter le processus et stimuler davantage la mobilité transfrontalière au service de la croissance et du développement[5].
[1] Commission de l’Union africaine, Banque africaine de développement, Commission économique pour l’Afrique, 2016. Indice de l'intégration régionale en Afrique - Rapport 2016. Disponible sur : http://www.afdb.org/fr/documents/document/africa-regional-integration-index-report-2016-87415/
[2] Banque africaine de développement, 2013. « Restrictions sur les visas et les conséquences économiques en Afrique ». Disponible sur : http://www.afdb.org/en/blogs/afdb-championing-inclusive-growth-across-africa/post/visa-restrictions-and-economic-consequences-in-africa-11987/ [En anglais]
[3] Banque africaine de développement, 2016. « Indice d’ouverture sur les visas en Afrique ». Disponible sur : http://www.afdb.org/fr/topics-and-sectors/initiatives-partnerships/africa-visa-openness-index/
[4] Union africaine, 2014. « Agenda 2063: l’Afrique que nous voulons ». Disponible sur : http://agenda2063.au.int/en/sites/default/files/agenda2063_popular_version_05092014_FR.pdf.
[5] Commission de l’Union africaine, Banque africaine de développement, Commission économique pour l’Afrique, 2016. Indice de l'intégration régionale en Afrique - Rapport 2016. Disponible sur : http://www.afdb.org/fr/documents/document/africa-regional-integration-index-report-2016-87415/