La faim coûte au Ghana 4,6 milliards de cedis par an

Accra, 2 août 2016 – L’économie du Ghana perd environ 4,6 milliards de cedi ghanéen par an (soit l’équivalent de 2,6 milliards de dollars américains en 2012) en raison des effets de la dénutrition infantile, selon une étude publiée aujourd'hui, à Accra. Ce montant représente 6,4 pour cent du Produit intérieur brut du pays (PIB).

D’après le rapport intitulé, Le coût de la faim en Afrique: L’impact social et économique de la dénutrition infantile sur le développement à long terme du Ghana (COHA), la somme perdue chaque année résulte de la malnutrition infantile, causée par l’augmentation des coûts des soins de santé et de l’éducation et la réduction de la productivité de la main-d'œuvre.

Le retard de croissance est causé par des facteurs multiples résultant de l’insuffisance en apport de nutriments essentiels et aggravé par les maladies et les mauvaises pratiques de soins, en particulier pendant les 1000 premiers jours de vie. Les personnes touchées par le retard de croissance souffrent de problèmes physiques et cognitifs irréversibles.

Parmi les conclusions de ladite étude, il a été constaté que:

  • 37 pour cent de la population adulte au Ghana a souffert d’un retard de croissance pendant leur enfance.
  • 24 pour cent de tous les cas de mortalité infantile au Ghana sont associés à la dénutrition
  • La mortalité infantile associée à la dénutrition a réduit la main-d’œuvre du Ghana de 7,3 pour cent.

Le Ghana a fait des progrès pour améliorer la nutrition infantile au cours des deux dernières décennies, en réduisant la malnutrition chronique ou le retard de croissance de 23 à 19 pour cent. Cependant, cette étude met en évidence des pertes considérables à l’économie si une nouvelle réduction n’est pas envisagée rapidement. Le retard de croissance n’est pas seulement un problème de santé, il doit être abordé dans une approche multisectorielle et la priorité doit lui être donnée dans tous les programmes de développement de la communauté au niveau national.

« L’objectif d’éliminer le retard de croissance est la clé pour atteindre le deuxième point des Objectifs de  développement durable, Zéro faim », déclare Thomas Yanga, Directeur du Programme alimentaire mondial du Bureau Afrique. « Les pertes pour l’économie peuvent être évitées grâce à des interventions stratégiques qui assurent une nutrition adéquate pour les mères et les jeunes enfants ».

« Chaque année, les pays de l’Afrique de l’Ouest, en particulier ceux du Sahel, sont confrontés à une sécurité et des crises alimentaires récurrentes qui résultent de la malnutrition infantile », déclare Margot Vandervelden, Directrice adjointe du PAM. « L’étude sert d’outil de plaidoyer important afin de convaincre les gouvernements et les partenaires de développement d’intensifier les investissements dans la nutrition infantile aux fins d’objectifs sociaux et économiques plus larges ».

Le COHA est dirigé par la Commission de l’Union africaine (CUA), en partenariat avec les gouvernements africains, l’Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NPCA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial (PAM). L’étude a jusqu’à présent été lancé en Égypte,  Éthiopie, Swaziland, Ouganda, Burkina Faso, Malawi, Madagascar et au Rwanda. D’autres pays comme le Tchad, le Lesotho, le Mozambique et la Mauritanie suivront.

L’équipe de mise en œuvre nationale du COHA qui était responsable de la collecte, du traitement et de la présentation des résultats du Ghana était composée de ministères, de départements et d’agences, d’institutions des Nations Unies, d’Organisations de la société civile, d’Organisations non gouvernementales, d’organisations internationales qui travaillent sur l’élimination du retard de croissance des enfants.

Le gouvernement du Ghana, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la Fondation Rockefeller, et le PAM ont contribué financièrement à la réalisation de cette étude au Ghana.

 

 

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