Nairobi, le 22 juillet 2016 (CEA) - Le Centre africain pour la politique commerciale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a organisé cette semaine, avec le Réseau Tiers-monde Afrique (TWN-Africa), une table ronde pour discuter de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et de la transformation économique et structurelle en Afrique. Cet évènement s’est tenu en marge de la 14ème Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.
Le but de l’évènement était d’engager la société civile et d’autres parties prenantes dans le processus de la ZLEC, de donner des informations et d’échanger des vues sur les impacts attendus de l’initiative de la libéralisation continentale des échanges.
Le panel était composé de Yao Graham du Réseau Tiers-monde Afrique, de Robert Lisinge de la CEA et de Babajide Sodipo, du département du Commerce et de l’industrie de la Commission de l’Union africaine. Jane Nalunga, de l’Institut de l’Afrique de l’Est et australe en matière d’informations et de négociations commerciales (SEATINI) a présidé l’évènement.
L’objectif principal de cette table ronde concernait les mesures a mettre en place pour que la ZLEC profite à tous les africains.
Dans son intervention, Yao Graham souligne que les précédentes tentatives en matière de libéralisation des échanges ont été dans l’ensemble de mauvaises expériences pour les pays africains, et qu’il est important de tirer les leçons des erreurs du passé.
Le panel a convenu que la ZLEC peut contribuer à la transformation structurelle qui est indispensable aux économies africaines et ce en favorisant le commerce intra-africain et la diversification des exportations.
Toutefois, les avantages de la ZLEC sont liés à la création d’emplois de qualité. Pour réaliser cet objectif, la ZLEC devra être accompagnée de politiques pour soutenir le renforcement des capacités productives au niveau national et continental.
Bien que de nombreux programmes et décisions continentaux aient été développés à cet égard, une mise en œuvre plus forte est nécessaire pour relier les engagements politiques et l’expérience sur le terrain.
Le programme de la ZLEC est urgent compte tenu des menaces accrues de la conjoncture internationale, tels que les accords commerciaux régionaux de grande ampleur et les bas prix des produits de base.
La dépendance de l’Afrique dans les produits primaires et son rôle marginal dans l’économie mondiale rendent le continent vulnérable à ces changements. Ignorer par ailleurs cette question d’inclusion peut compromettre la vision d’intégration régionale.
La réunion souligne le rôle de la société civile à responsabiliser les négociateurs pour que ceux-ci s’assurent que le processus de la ZLEC ne laisse personne pour compte, et appelle à un renforcement des canaux d’influence à cet effet.
La ZLEC qui doit voir le jour en Octobre 2017, réunira cinquante-quatre pays africains avec une population totale de plus d’un milliard de personnes et un produit intérieur brut de plus de 34 000 milliards de dollars.
Les dirigeants africains ont pour objectif avec la création de la ZLEC, entre autres, de créer un marché continental unique pour les biens et les services, de favoriser la libre circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements et de développer le commerce intra-africain. La ZLEC envisage également d’améliorer la compétitivité aux niveaux des industries et des entreprises.
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