L’Afrique devra privilégier l’urbanisation dans la planification du développement

Yaoundé, 7 juin 2016 (CEA) – L’Afrique ne devra plus se permettre de rester inerte face à son taux « d’étalement urbain galopant de 55 pour cent », mais devra intégrer l’urbanisation dans ses principaux processus de planification du développement.

Et le temps est venu pour le continent de résoudre le problème de « l’inadéquation entre le volume modeste des investissements urbains et la forte contribution des villes au PIB », a déclaré le Ministre camerounais de l’Habitat et du Développement urbain, M. Jean Claude Mbwentchou au début d’un Dialogue politique de Haut Niveau convoqué par la CEA et dédié à l’intégration de l’urbanisation dans la planification globale du développement à travers le continent.

« Le rôle important que l’urbanisation joue dans la transformation du continent a été souligné dans l’Agenda 2063 et dans les Objectifs de Développement durable », a rappelé M. Louis Paul Motaze, Ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, qui a procédé à l’ouverture du Dialogue. Il a reconnu que les préoccupations liées à l’urbanisation devront être bien articulées dans la planification du développement à travers l’Afrique, d’où l’importance  de la réunion en cours qui devra identifier des éléments nécessaires  pour la construction des « villes productives, inclusives et durables qui contribuent à la diversification de nos économies. »

Le Coordonateur Résident intérimaire du Système des Nations Unies au Cameroun, M. Moussa Abari, a profité de cette occasion pour réitérer le plaidoyer le l’ONU pour une croissance inclusive sur le continent qui passe par la mise à profit de toutes les opportunités qu’offrent les milieux urbains pour la transformation structurelle.

Tel que établi par la CEA au cours des années précédentes, une telle transformation structurelle implique entre autres, la réaffectation des facteurs de croissance des activités économiques à faible rendement aux activités à fort rendement; la baisse de la contribution à l’emploi de l’agriculture à faible intensité; l’essor de l’économie industrielle moderne; ainsi que la transition démographique vers les faibles taux de natalité et de mortalité. Elle implique également une transition de l’activité économique des zones rurales vers les zones urbaines.

En effet, le pouvoir d’achat de 18 de ces zones urbaines en Afrique à elles seules devrait atteindre 1,3 trillion de dollar à l’horizon 2030, a déclaré Mme Aida Opoku-Mensah,  Directrice intérimaire de la Division du renforcement des capacités de la CEA qui a placé la rencontre dans son contexte stratégique. Elle a indiqué que ceci souligne la nécessité pour les pays africains  de « capitaliser sur l’urbanisation et de tout mettre en œuvre pour devenir des nations urbanisées à revenu élevé. » 

La rencontre de Yaoundé rassemble près de 40 hauts représentants d’Etat venus de toute l’Afrique dans l’optique de faire d’eux des champions de la cause auprès des leaders africains en vue de l’intégration  systématique des questions d’urbanisation dans la planification globale des politiques de développement.

  

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