Mobilisation des ressources internes pour un financement durable de la croissance de l’Afrique

Addis-Abeba, le 5 Avril 2016 (CEA) - Selon le Ministre de l’économie et des finances de la Guinée, Malado Kaba, accroître davantage les ressources nationales renforcerait la souveraineté, l’indépendance de l’Afrique, réduirait la sensibilité face aux chocs extérieurs et surtout, garantirait un apport de fonds plus fiable pour le programme de transformation du continent.

Telles étaient les paroles de Kaba, lors d’une table ronde tenue  aujourd’hui, sur les moyens de financement du programme de développement de l’Afrique. Cet évènement qui est organisé dans le cadre de la neuvième Conférence conjointe des ministres CUA-CEA, à Addis-Abeba, avait pour panélistes, le Ministre adjoint des finances et de la planification économique du Ghana, Monah Quartey, le  Ministre des finances, de la planification et du développement économique de l’Ouganda, Fred Omach, le Président adjoint de la Commission de l’Union africaine, Erastus Mwencha et Malado Kaba qui présidait l’évènement.

Les panélistes font remarquer que la mobilisation des ressources devrait être la principale stratégie pour le financement du développement durable de l’Afrique. Des stratégies novatrices pour la mobilisation des ressources, telles que les réformes fiscales, les ressources financières inutilisées comme les caisses de retraite, les marchés financiers et l’épargne, sont considérées comme importantes. Les ministres estiment aussi que la promotion intra-africaine des secteurs du tourisme, du commerce et de la banque maintiendra les ressources de l’Afrique sur le continent et facilitera la croissance.

Fred Omach déplore la perte de plus de 50 milliards de dollars en Flux financiers illicites que subit l’Afrique. Il dit que l’Afrique doit intensifier les mesures afin de freiner ces fuites de capitaux et s’engager davantage avec les pays d’accueil pour rapatrier ces capitaux, qui peuvent être utilisés pour financer le développement du continent. Le ministre ougandais suggère que de meilleures décisions bancaires soient prises pour faire avancer l’Afrique.

« Les réserves des banques centrales d’Afrique totalisent plus de 600 milliards de dollars qui sont gardés dans les banques en Europe et en Amérique », déclare Omach. « Pourquoi l’Union africaine n’ordonne-t-elle pas que toutes ces réserves soient envoyées à la Banque africaine de développement (BAD), cotée AAA, et le président de la BAD soit autorisé à disposer d’une partie de ces fonds pour accélérer l’Agenda 2063, qui nous permettrait plutôt de réaliser notre vision en 25 ans »?

Erastus Mwencha de la CUA partage le même point qu’Omach; il dit que l’Afrique n’est pas pauvre en termes de ressources. Nos fonds souverains atteignent un excédent de 600 milliards de dollars, mais nous ne tirons aucun gain de ces fonds qui dorment dans des banques à l’étranger.

Kaba fait valoir qu’il faut financer 70% des programmes de développement de l’Afrique à partir des fonds internes pour assurer la souveraineté avant de chercher des sources extérieures.

Monah Quartey, prenant son pays, le Ghana, comme exemple, dit qu’un plan de communication solide est la solution pour persuader et attirer la confiance des investisseurs dans les pays africains afin d’accélérer la croissance du continent.

La nécessité d’avoir de fortes institutions financières continentales et sous régionales pour soutenir les programmes d’investissement de l’Afrique a été soulignée.

 

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