S’attaquer aux causes profondes des conflits essentiel au développement durable en Afrique, dit Amina Mohammed

Marrakech, Maroc, le 23 mars 2019 (CEA) – L’Afrique ne peut connaître un développement durable sans une paix durable, déclare ce samedi, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed.

S’exprimant lors de la 20ème session du Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique (MCR-Afrique) et à la troisième réunion conjointe du Groupe régional des Nations Unies pour le développement durable à Marrakech, au Maroc, Mme Mohammed dit qu’il est crucial que l’Afrique tourne les pages du conflit, là où il y a toujours des conflits et commence à construire la paix qui à son tour peut passer au développement durable.

« Nous ne pouvons pas connaître de développement durable sans une paix durable, nous ne pouvons pas non plus construire un avenir sûr pour tous sans nous attaquer aux causes profondes de nos conflits et de nos vulnérabilités », affirme-t-elle aux participants réunis pour discuter et trouver des solutions au défi du continent concernant les réfugiés et les personnes déplacées.

Mme Mohammed ajoute que le changement climatique, les inégalités croissantes, la discrimination sexiste persistante, le manque de cohésion sociale, « les conflits sous ses nombreuses formes différentes, la détérioration du consensus politique et les mouvements massifs de personnes à travers les frontières témoignent de l’obstacle auquel nous faisons face. Des défis qui ne connaissent pas de frontières et ne peuvent être résolus par des solutions du passé ».

Elle indique que des solutions durables sont possibles, d’autant plus que l’ONU et la Commission de l’Union africaine continuent de travailler ensemble.

« Nous allons plus loin lorsque nous unissons nos efforts pour une cause commune, sur des bases communes et lorsque nous apportons le meilleur de nos atouts et de notre leadership sur le continent », dit Mme Mohammed en applaudissant le partenariat solide UA-ONU.

« Aujourd’hui, c’est l’occasion de reconnaître nos défis communs et de maximiser l’impact de notre travail régional. Les MCR peuvent aider à galvaniser et à accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable dans divers domaines, y compris l’intégration dans toutes les dimensions du développement durable, ainsi que l’intégration dans les domaines du développement, de l’humanitaire et de la paix », dit-elle.

Elle ajoute : « Le temps s’écoule inexorablement pour ce qui est des agendas 2030 et 2063, et nous ne réussirons véritablement dans les réformes que si nous pouvons accélérer et intensifier nos actions pour réaliser les ODD. C'est une responsabilité collective et nous nous engageons avec une urgence accrue à y parvenir. Nous devons trouver notre courage, notre ingéniosité et les moyens d’être à la hauteur de nos ambitions et d’avancer beaucoup plus rapidement ».

Mme Mohammed a également parlé de la nécessité pour l’Afrique de faire tout son possible pour que le potentiel de sa jeunesse soit réalisé, ajoutant qu’il faut en faire davantage pour combler le fossé entre les sexes.

Elle dit que l’Afrique accueille le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde, avec des facteurs tels que les troubles politiques, l’insécurité alimentaire et la pauvreté, entre autres facteurs majeurs.

« Quelle que soit la cause ou les crises, la réponse de l’Afrique a été admirable ; les pays ont fait preuve d’une solidarité remarquable, souvent malgré le peu de moyens dont nous disposons », indique-t-elle.

Selon elle, à travers ses programmes de réformes successifs, l’ONU s’est efforcée de créer un mécanisme de soutien et de prestation de services plus cohérent, efficace et efficient afin de garantir une vie meilleure à tous les citoyens du monde sans laisser « personne pour compte ».

Mais les données émergentes, ajoute-elle, suggèrent que « nous ne sommes pas sur le point de respecter le Programme 2030, ce qui signifie que nous devons accélérer pour répondre aux ambitions que nous nous sommes fixées ».

« En 2019, nous aurons une année déterminante pour tenir les promesses que nous avons faites à l’humanité dans le cadre de l’Agenda 2063 pour l’Afrique et de l’Agenda 2030 », ajoute Mme Mohammed.

La réunion de deux jours, organisée par la Commission économique pour l’Afrique et la CUA, a également pour objectif de débattre du fonctionnement des plates-formes du MCR-Afrique et du Groupe régional de développement durable des Nations Unies pour la région Afrique, ainsi que d’évaluer les réalisations, les défis et la voie à suivre dans le renforcement de la fourniture cohérente et efficace de l’appui des Nations Unies à l’Union africaine et à ses organes dans le contexte des réformes des deux organisations.

 

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