La parité des sexes dans les initiatives sur la sécurité alimentaire

Cette étude fait une évaluation de la prise en compte systématique de la parité des sexes dans les initiatives des organisations intergouvernementales ouest-africaines (OIG) sur la sécurité alimentaire. ISBN 978-99944-61-40-0
La parité des sexes dans les initiatives sur la sécurité alimentaire


Le présent rapport fondé sur une recherche documentaire est le premier élément d’une grande initiative visant à intégrer la problématique hommes-femmes dans la lutte que l’Afrique de l’Ouest mène pour la sécurité alimentaire. Le cœur du projet est la prise en compte systématique de la parité des sexes comme un moyen de soutenir le progrès humain et économique dans la sous-région.

Le travail réalisé a consisté principalement à évaluer la mesure dans laquelle les initiatives prises par les organisations intergouvernementales ouest-africaines (OIG-OA) dans le domaine de la sécurité alimentaire prennent en compte le principe de l’égalité des sexes, et d’identifier les insuffisances potentielles en la matière.

Le rapport fait  l’«audit de l’égalité des sexes» considéré comme un outil de base pour l’évaluation et le recadrage d’un certain nombre d’approches et de politiques. L’objectif à court et à moyen termes est d’entretenir un dialogue constructif sur cette question entre les parties prenantes et les acteurs à la base. Leur réflexion a conduit  à un nouvel agenda social et politique qui associe les femmes à tous les niveaux de décision et d’action.

La méthodologie utilisée a consisté  à examiner des documents pertinents, notamment des références officielles et des témoignages scientifiques. Une analyse du contexte était impérative en amont. En ce sens, l’introduction dresse le profil sous-régional et le potentiel de production agricole. Elle précise également les principes directeurs de l’examen (le rôle, les besoins et l’impact des femmes), ainsi que les connaissances relatives aux concepts d’égalité des sexes et de relations entre hommes et femmes.

La relation entre la problématique hommes-femmes et la sécurité alimentaire est indéniable et d’une importance capitale. Le deux poids deux mesures, qui nuit au statut de la femme et à son rôle dans l’agriculture, compromet la sécurité alimentaire dans tous les pays.

L’étude révèle que l’inégalité entre les sexes et la sous-estimation des capacités des femmes sont quelques-uns des obstacles les plus importants au développement social et économique en Afrique de l’Ouest. Consciente de cette réalité, la CEDEAO insiste depuis longtemps sur le fait que « sans une approche plus inclusive, les progrès ne peuvent être que trop lents ».

Cette conviction est largement partagée et a été clairement exprimée dans le cadre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), lancé en 2004.

Grâce à ce programme progressif, les chefs d’État africains ont non seulement mis l’accent sur un développement fondé sur l’agriculture pour lutter contre la pénurie alimentaire, mais aussi parié sur une plateforme de prise en compte de la parité entre les sexes.

Parmi les initiatives prises par les OIG-OA au cours de la dernière décennie, de nombreux programmes et mesures ont examiné le rôle des femmes dans l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Après une brève description de cinq organisations intervenant dans la lutte contre la faim, plusieurs actions orientées vers les femmes sont présentées dont certaines s’inspirent clairement du concept de la prise en compte systématique de la parité des sexes. Parmi ces initiatives prometteuses, le Centre pour le développement du genre (CEDEAO et CILSS) dont ses séances de formation ont jeté les bases d’un nouveau cadre.

Se fondant sur l’expérience internationale, et en conformité avec le troisième objectif du Millénaire pour le développement (OMD), l’étude a recommandé des améliorations dans les domaines suivants:

(a) engagement et responsabilité ;

(b) renforcement des capacités ;

(c) lignes directives et outils appropriés ;

(d) formation en matière de prise en compte systématique de la parité des sexes ;

(e) autonomisation des femmes ;

(f) répartition de la charge de travail ; et

(g) partage d’expérience.