2020 examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020

2020 examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020

L’Afrique est la région qui compte le plus grand nombre de pays les moins avancés au monde. Le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 revêt donc une importance considérable pour le continent. Articulé autour de huit domaines prioritaires, il définit les objectifs, les aspirations et les actions que doivent poursuivre tant les pays les moins avancés que leurs partenaires de développement, afin de promouvoir le développement durable de ces pays qui abritent les populations les plus vulnérables et les moins aisées du monde.

Les avancées dans ces huit domaines prioritaires n’ont pas été sans mal et, dans les 33 pays les moins avancés d’Afrique, à l’évidence, le niveau de croissance visé ne sera pas atteint. Des progrès positifs ont été obtenus s’agissant de certains indicateurs, en particulier ceux axés sur le développement social et humain, mais ils ont été lents. Les taux de mortalité infantile et maternelle chutent et le taux d’alphabétisme augmente, tout comme les taux d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base. Néanmoins, les pays les moins avancés d’Afrique (et Haïti) sont encore loin d’atteindre l’accès universel et, au rythme actuel des progrès, la réalisation de cet objectif apparait trop lointaine. Dans le domaine de l’économie et du commerce, la valeur ajoutée manufacturière et agricole créée n’augmente pas significativement au fil du temps. Le nombre de connexions aux services de télécommunications et celui des raccordements au réseau électrique par habitant augmentent rapidement, mais de grandes différences subsistent d’un pays à l’autre. Ces pays demeurent presque exclusivement tributaires des produits de base, ce qui signifie que leurs économies sont vulnérables aux fluctuations des cours des matières premières exportées, et qu’elles ne sont pas suffisamment complexes pour soutenir une croissance continue et un nombre d’emplois significatif.

Le Programme d’action engage les pays les moins avancés à « promouvoir le respect de l’ensemble des droits de l’homme internationalement reconnus » et à « poursuivre les efforts engagés pour établir ou renforcer [...] un cadre légal et réglementaire afin de renforcer la primauté du droit », entre autres objectifs de gouvernance. Dans ce domaine, il semble qu’en Afrique ces pays font du sur-place ou sont à la traine, alors même que d’autres améliorent leurs institutions sur le continent. À défaut de s’engager pleinement en faveur de la bonne la gouvernance, les pays les moins avancés d’Afrique (et Haïti) risquent d’avoir du mal à améliorer rapidement les conditions de vie de leur population.

Dans l’ensemble, les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 ne sont pas entièrement positifs, même si l’on observe des réalisations remarquables. À défaut d’engagements supplémentaires de la part de ces pays eux-mêmes et du soutien de leurs partenaires de développement, des avancées comparables à celles réalisées jusqu’à présent (2011-2019) ne permettront pas à un grand nombre de pays africains les moins avancés de sortir de cette catégorie dans les années à venir.