État de l’intégration régionale en Afrique I

État de l’intégration régionale en Afrique I

Après une phase initiale de progrès rapide entre 1994 et 1997, le processus d’intégration régionale a connu un ralentissement jusqu’en 1999, même si le bilan est contrasté, avec des différences marquées entre les communautés.Toutefois, certains objectifs importants ont été atteints, notamment la création de zones de libre échange dans la plupart des communautés. Certes, des efforts conséquents ont également été déployés en vue de la convergence économique et de la mise en place de la Communauté économique africaine et de l’Union africaine, mais des problèmes et des lacunes demeurent et devront être pris en charge.L’absence de progrès notables n’est pas de bon augure pour l’intégration régionale et met en évidence l’énorme défi que la toute nou velle Union africaine aura à relever pour amener l’intégration en Afrique à des niveaux comparables à ceux des autres régions.

Le volume du commerce intra africain demeure très faible et ne représente que 10,5% du volume total du commerce en Afrique. Cette situation peut s’expliquer essentiellement par le manque de complémentarité entre les pays et la diversification des structures de production.Le coût élevé des activités économiques, notamment les transports, et l’insuffisance du financement du commerce régional constituent également des entraves aux échanges. Les schémas de libéralisation du commerce doivent s’accompagner de politiques visant à favoriser la libre circulation des intrants (main d’oeuvre, finances), la suppression des barrières non commerciales, et l’harmonisation de la position macroéconomique.

Les gains limités et inégalement répartis des initiatives régionales ont des influences négatives sur l’intégration, de sorte que les projets régionaux ne constituent pas véritablement une priorité pour les autorités nationales. Les Etats-Membres ne ratifient pas les protocoles, et les politiques nationales absorbent les ressources destinées à l’intégration régionale. En outre, étant donné que l’intégration privilégie les objectifs régionaux à long terme au détriment des objectifs nationaux à court terme, les autorités nationales doivent faire preuve d’une volonté politique réelle sinon elles risquent de compromettre gravement les efforts visant à approfondir l’intégration régionale.

La relance du processus d’intégration régionale sur des bases plus solides exige des efforts renouvelés pour mettre en oeuvre les réformes des politiques et des institutions, et appliquer les mesures sectorielles. Pour ce faire, il faudrait faire en sorte que les plans nationaux de développement reprennent à leur compte les buts et les objectifs de l’intégration.