Titre

Forum pour le dèveloppement de l'Afrique VIII
Mardi, Octobre 23, 2012 - Jeudi, Octobre 25, 2012
Addis Abeba

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Le Forum pour le développement de l’Afrique, grande réunion biennale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) organisée pour la première fois en 1999, est un cadre multipartite de débat et de discussion qui vise à lancer des stratégies concrètes en faveur du développement de l’Afrique. Organisé en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres partenaires clés, il vise à établir un agenda pour le développement qui soit piloté par l’Afrique, soit fondé sur le consensus et se traduise par des programmes spécifiques à mettre en œuvre. Le but du Forum est de présenter aux principales parties prenantes intéressées par le développement de l’Afrique les résultats des recherches actuelles et les opinions exprimées sur les grandes questions de développement, en vue de fixer ensemble des objectifs et priorités, d’élaborer des programmes et de définir un cadre qui permettra aux pays africains de mettre en œuvre ces programmes.

Le Forum rassemble un grand nombre de participants, notamment des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs des États membres africains, des partenaires de développement, d’autres organismes des Nations Unies, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales (OIG/ONG), des intellectuels et des universitaires, des spécialistes du développement, des organisations de la société civile, le secteur privé, d’éminents dirigeants politiques et des guides de l’opinion, ainsi que d’autres parties prenantes concernées. Le Forum comprend des séances plénières et des séances de groupes thématiques de haut niveau qui se tiennent concurremment, ainsi que des manifestations parallèles auxquelles prennent part des invités spéciaux et des intervenants, des représentants des médias et d’autres participants.

Le thème du huitième Forum est « Gestion et mobilisation des ressources naturelles au service du développement de l’Afrique ». Il n’aurait pu être inscrit plus opportunément à l’ordre du jour du Forum car il fait suite aux conclusions de la cinquième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, tenue en mars 2012 à Addis-Abeba sur le thème « Libérer le potentiel de l’Afrique en tant que pôle de croissance mondiale », laquelle a approuvé le thème retenu en vue du huitième Forum, aussi bien pour la possibilité qu’il offre de créer des partenariats que pour l’occasion qu’il fournit d’approfondir la réflexion sur la mise en œuvre de la Vision africaine des mines, de la Déclaration de l’Union africaine sur les problèmes et enjeux fonciers en Afrique, des Cadre et directives concernant la politique foncière en Afrique, de la Stratégie de mise en œuvre pour le développement industriel accéléré de l’Afrique, les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts et d’autres cadres concernant les pratiques optimales dans la gestion des ressources minérales, foncières, halieutiques et forestières.

Le Forum aidera donc à souligner l’importance de la gouvernance des ressources naturelles dans les processus de transformation sociale et économique en Afrique pour favoriser la croissance et réduire la pauvreté. Il mettra aussi l’accent sur les piliers social, économique et environnemental associés à la gestion des ressources naturelles, ainsi que les cadres institutionnels et stratégiques au sein desquels les ressources naturelles peuvent être exploitées efficacement pour répondre aux objectifs de développement. Le partage des meilleures pratiques, les politiques innovantes, les cadres opérationnels, le savoir et l’information fondés sur les faits et les arrangements participatifs pour l’exploitation efficace des ressources seront au centre des discussions en 2012, de même que seront mis en évidence les cadres institutionnels et de gouvernance appropriés pour tirer le meilleur parti des ressources naturelles pour le développement de l’Afrique.

À l’échelle mondiale, la course à l’accès aux ressources naturelles et à leur mise en valeur s’est intensifiée, en partie en raison de la demande croissante de ces ressources naturelles de la part des pays émergents. Cette tendance s’est traduite par une hausse sans précédent du prix des matières premières et un rééquilibrage des termes de l’échange en faveur des produits de base. Le continent est pris dans ce que d’aucuns ont appelé le deuxième « partage de l’Afrique ». Cependant, l’Afrique voit aussi s’offrir ainsi une occasion historique d’utiliser efficacement ses ressources naturelles pour alimenter son développement économique. Cette perspective est renforcée par l’évolution positive du continent, notamment sur le plan de la gouvernance, de l’espace politique élargi, de l’intérêt accru pour l’exploration des mécanismes plus performants de développement et des aspirations citoyennes renforcées en un avenir meilleur. Le moment est donc opportun pour débattre des rôles et de l’importance stratégique des ressources naturelles dans la transformation de l’Afrique.

Le Forum portera sur les ressources minérales, foncières, forestières et halieutiques ’ et leur rôle potentiel dans la transformation du continent. Malgré leur importance, les ressources en eau ne sont pas inscrites à l’ordre du jour pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’eau représente en elle-même une question si vaste et importante qu’en discuter de manière exhaustive exigerait des réunions de la durée du Forum. En second lieu, l’inclusion de l’eau comme thème spécifique de discussion aurait éclipsé des débats approfondis sur les autres ressources. En conséquence, la question cruciale de l’eau reste à étudier et pourrait l’être plus à fond lors des sessions futures du Forum. Cela étant, dans la mesure où elle est une question transversale à toute la problématique de gestion intégrée des ressources naturelles, l’eau ne sera jamais oubliée tout au long de ce huitième Forum.

L’extraction et le commerce des ressources minérales constituent la principale activité économique de nombreux États de l’Afrique, et y constituent le soubassement du i développement économique et social. La hausse récente des prix des matières premières au niveau mondial et les flux d’investissements étrangers directs (IED) accrus vers les pays riches en ressources minérales ont relancé le débat sur la meilleure façon de positionner le secteur des ressources naturelles pour renforcer un développement reposant sur une large base. En outre, il est de plus en plus question du potentiel que représentent les gisements marins et le recyclage des matériaux en zone urbaine et les groupes concernés en Afrique devront répondre en conséquence. Il est par conséquent opportun de débattre des stratégies émergentes en matière de mise en valeur durable des ressources minérales (pour une plus grande contribution au développement général) et des structures de gouvernance appropriées.

Les ressources en terres sont à l’origine d’une multitude de services socioéconomiques, culturels et environnementaux qui contribuent à un développement reposant sur une large base. Les terres sont donc une ressource essentielle en Afrique, qui définit les valeurs sociales et économiques, tout en offrant des possibilités de faire valoir des droits et de promouvoir des moyens de subsistance durables. Les femmes et les jeunes restent souvent en marge de l’’ accès aux terres, ainsi qu’à leur contrôle ou à la propriété. La flambée mondiale des prix des aliments et de l’énergie et la pression grandissante en matière de sécurité alimentaire et énergétique sont en partie responsables de la recrudescence dans la demande de terres productives et de haute valeur par les investisseurs fonciers locaux et mondiaux.

C’est ainsi qu’en Afrique, une quantité importante de terres agricoles productives ont été louées ou vendues à des investisseurs espérant des gains importants de ces transactions foncières. Cela accroît la vulnérabilité des collectivités et des groupes qui peinent déjà à s’assurer l’accès, l’utilisation ou la possession de terres, notamment les femmes et les jeunes. L’inquiétude croissante concernant les droits fonciers, les droits de l’homme, la sécurité alimentaire, l’impact environnemental, les bouleversements sociaux et autres d’une part, et le gain potentiel sur le plan de la mobilisation d’un capital d’investissement, technologique et humain très nécessaire dans le secteur agricole d’autre part ont avivé le débat sur les coûts, les avantages et l’opportunité de ces transactions foncières à grande échelle. Le moment est venu de jeter plus de lumière sur les enjeux économiques, sociaux, environnementaux, institutionnels et de gouvernance qui entourent les transactions foncières.

Les ressources forestières de l’Afrique, dont c’est la principale source d’énergie, sont importantes sur le plan économique et socioculturel. Les forêts fournissent des services essentiels qui sous-tendent la performance économique, le bien-être des populations et la durabilité environnementale. Elles jouent aussi un rôle vital dans l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ces changements, ce qui rend indispensable d’appuyer les collectivités, et en particulier les femmes et les hommes, dans leur interaction avec les ressources forestières. La déforestation alarmante de l’Afrique – le continent occupant la deuxième place à cet égard dans le monde – est aggravée par l’abattage illégal, la dépendance excessive vis-à-vis des forêts comme source d’énergie et les feux de brousse non maîtrisés d’une part. Les perspectives nouvelles qui se dessinent en matière de renforcement du stock de carbone des forêts et de gestion des changements climatiques, d’autre part, ont provoqué un débat sur les contraintes politiques, juridiques, institutionnelles, techniques et économiques qui entravent une application plus large de la gestion durable des forêts. Le débat sur les stratégies émergentes relatives à la gestion durable et à la mise en valeur des ressources forestières en Afrique, ainsi qu’au renforcement de leur contribution au développement global, vient lui aussi en temps opportun.

Les ressources tirées de la pêche, en eau douce et en mer, représentent un énorme potentiel et ouvrent aussi de réelles perspectives de développement. Elles contribuent à la nutrition et à la sécurité alimentaire, créent des emplois et du revenu et génèrent des recettes d’exportation. Cependant, les pratiques – courantes – de pêche non viables et la pêche illégale et prédatrice ont appauvri les stocks sur lesquels la pêche de capture pouvait compter et porté ainsi atteinte à la sécurité alimentaire, au bien-être économique et à la sécurité écologique. Il est grand temps de débattre, sur la base des connaissances actuelles de la gestion des ressources, des dispositifs institutionnels et administratifs et du renforcement économique du secteur en vue d’une plus grande contribution au développement, et de convoquer d’urgence pour ce faire un forum de discussion qui soit transparent.

Le Forum mettra donc en relief des aspects clés de la gestion et de la mise en valeur des ressources tirées des activités d’extraction, des terres, des forêts et de la pêche. Ces domaines thématiques permettront aux diverses parties prenantes d’avoir une enceinte plus large pour participer et mettre l’accent sur les questions essentielles dans chacun de ces domaines. Des discussions seront organisées autour des thèmes suivants:

  • Grandes orientations et questions juridiques et réglementaires;
  • Questions économiques, y compris la participation et l’appropriation;
  • Base de savoir, capacités humaines et institutionnelles;
  • Intendance environnementale, exploitation raisonnable des ressources et changements climatiques;
  • Gouvernance, droits de l’homme et questions sociales.

La problématique hommes-femmes et l’autonomisation des jeunes seront aussi prises en considération en tant que questions transversales dans toutes les discussions qui porteront sur les thèmes mentionnés ci-dessus.

Date: 
23 Octobre 2012 - 25 Octobre 2012