758 (XXVIII). Le rôle de la cartographie, de la télédétection et des systèmes d'information géographique dans le développement durable

La Conférence des ministres,

 

            Rappelant la résolution 44/46 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 8 décembre 1989 dans laquelle celle-ci approuve l'initiative prise par l'Organisation scientifique internationale de proclamer 1992 "Année internationale de l'espace" et recommande de promouvoir la coopération internationale dans ce cadre,

 

            Se félicitant des mesures prises par plusieurs pays africains pour célébrer l'Année internationale de l'espace, qui a d'une certaine manière contribué à forger et à renforcer des liens entre les utilisateurs et les hommes de science africains dans le domaine des images satellitaires,

 

            Ayant à l'esprit les principes relatifs à l'observation de la terre à partir de l'espace, adoptés par l'Assemblée générale des Nations Unies et stipulant que ces activités devraient être menées au profit de tous les pays, conformément au droit international, en respectant la souveraineté de l'ensemble des Etats et des peuples concernant leur propre ressource naturelle et en respectant les droits et les intérêts des autres Etats,

 

            Consciente du fait que la planification du développement durable requiert des données à jour sur les ressources naturelles, qui doivent nécessairement être intégrées dans les programmes nationaux de développement,

 

            Notant que la cartographie, la télédétection et les systèmes d'information géographique sont d'importants outils pour l'aménagement, la surveillance et le suivi de l'environnement,

 

            Prenant note des efforts faits par la communauté internationale en faveur des pays africains dans les domaines de la formation, des techniques spatiales, de la télédétection et des systèmes d'information géographique,

 

            Réaffirmant l'intérêt d'entreprendre conjointement avec les agences spatiales et les organisations internationales des projets pilotes conformes aux intérêts des pays concernés,

 

            Consciente que l'utilisation des nouvelles technologies naissantes telles que la télédétection et les systèmes d'information géographique modifie les avantages comparatifs entre pays,

 

            Notant l'émergence de nouvelles techniques géodésiques, telles que les systèmes globaux de positionnement, qui pourraient améliorer la qualité des données géodésiques concernant le continent africain et obtenues dans le cadre de projets antérieurs tels que le Programme ADOS,

 

            1.         Encourage les Etats membres :

 

            a)          à développer la coopération Sud-Sud dans les domaines de la formation et des projets communs régionaux, bilatéraux et multilatéraux;

 

            b)         à réaliser des études en vue d'établir un réseau d'échange de données aux niveaux régional et international;

 

            c)          à contribuer aux études des changements globaux tel que demandé dans le cadre de l'Agenda 21;

 

            d)         à élaborer un annuaire sur les capacités de l'Afrique en télédétection et en système d'information géographique (SIG), surtout en ce qui concerne les formations déjà dispensées dans le domaine;

 

            e)         à participer au projet d'établissement d'un système géodésique de référence commun pour l'Afrique utilisant le Système de positionnement mondial (GPS), qui se traduira par l'uniformisation des cartes et des données cartographiques dans tout le continent;

 

            f)          à connaître et à appliquer les résolutions des Nations Unies relatives à la normalisation des noms géographiques aux niveaux national et international avec la coordination et l'assistance de la Commission économique pour l'Afrique et du Groupe spécial d'experts des Nations Unies sur les noms géographiques;

 

            g)          à prendre une part active à la dix-septième session du Groupe spécial d'experts des Nations Unies sur les noms géographiques qui se tiendra à Genève en 1994 et à la septième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques, qui se tiendra en Iran en 1997; et

 

            h)         à désigner un centre de liaison qui coordonnera toutes les activités nationales relatives aux bases de données géographiques et à l'établissement de systèmes d'information géographique;

 

            i)          à prendre des mesures pour sensibiliser les décideurs et hauts responsables à l'importance de ces nouvelles techniques, par le biais de séminaires, de colloques et d'ateliers;

 

            2.         Demande instamment aux pays industrialisés et à la communauté internationale de poursuivre et de multiplier leurs efforts en faveur d'une meilleure utilisation des données d'observation de la terre, des systèmes d'information géographique (SIG) et de la cartographie, et en faveur de la formation de base, de la formation continue et de l'éducation des utilisateurs et des chercheurs africains;

 

            3.         Demande aux pays avancés en techniques spatiales :

 

            a)          de faciliter l'accès aux données obtenues par satellite et, en particulier, de permettre d'accéder aux données stockées qui peuvent faire l'objet d'accords particuliers favorables aux pays en développement;

 

            b)         d'étendre leur réseau d'acquisition pour mieux couvrir les pays africains;

 

            4.         Demande au Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique :

 

            a)          de promouvoir le rôle et l'utilité de la Commission économique pour l'Afrique dans le domaine de la cartographie, de la télédétection et des SIG qui sont d'une importance cruciale, de façon à prendre en considération les besoins nouveaux des pays africains;

 

            b)         d'intensifier les efforts en collaboration avec l'OACT et la Commission de géodésie pour l'Afrique en vue de coordonner les activités dans le domaine de la cartographie, de la télédétection et des SIG dans l'intérêt des Etats membres;

 

            c)          d'aider les Etats membres dans les efforts qu'ils font pour coordonner les activités dans les domaines susmentionnés, aux niveaux régional et national;

 

            5.         Exhorte la Commission économique pour l'Afrique, le Bureau hydrographique international, les pays membres et le Centre régional de services spécialisés dans le domaine des levés, des cartes et de la télédétection à poursuivre l'application des mesures qui déboucheraient sur la création de services hydrographiques pour la sous-région de l'Afrique du sud-est et à entreprendre une action dans le but d'élargir les services au reste de l'Afrique.

 

                                                                                                                                         285ème séance,

                                                                                                                                                4 mai 1993.